الموضوع من اختيار : الربيع حركات
INTRODUCTION
Si la capacité à apprendre est innée, car dans la nature du cerveau, le "savoir apprendre", qui
favorise la réussite et mène à une véritable autonomie, est une compétence complexe qui nécessite d'acquérir une méthodologie d'apprentissage, et d'accepter de modifier ses représentations sur l'apprentissage, et parfois même ses représentations de soi. Tout apprentissage est une transformation profonde, il faut changer pour apprendre et on change en apprenant.
Insolite à l'université ?
Non, si constatant l'importance de l'échec scolaire, et reconnaissant les limites de l'enseignement traditionnel de type transmissif, le système éducatif repense les notions d'enseignement-apprentissage pour offrir les meilleures chances à chacun.
Contrairement aux idées reçues, apprendre ne consiste pas simplement à accumuler des connaissances pour les ressortir plus ou moins telles quelles à l'examen. C'est une activité complexe, qui nécessite un accompagnement humain et technique favorable pour se développer en compétence au sens plein du terme.
Ainsi, à la lumière des travaux de la psychologie cognitive et des neurosciences, s'est dégagée une nouvelle conception de l'apprentissage, centrée sur l'apprenant, et basée sur les théories de l'activité, où l'action, la réflexion, et la collaboration avec autrui, sont les conditions essentielles à l'efficacité de l'apprentissage. Cette conception s'appuie sur notre fonctionnement biologique, cognitif, affectif, et notre nature essentiellement sociale, tout en respectant les multiples différences individuelles. Mettant au premier plan le rôle actif de l'apprenant et le contrôle qui doit lui être laissé sur sa formation, son efficacité a été montrée pour réduire les écarts entre les étudiants efficaces et les autres, mais aussi pour aider les élèves en difficulté.
L'apprentissage ne peut être efficace que si l'apprenant s'y engage activement, cette nouvelle conception de l'apprentissage bouleverse donc les rôles de chacun, apprenants comme enseignants. Il importe de prendre conscience que dans une démarche d'apprentissage, on est acteur, co- responsable et co-constructeur de son apprentissage.
Comment apprendre à apprendre ? Y a-t-il une façon d'étudier plus efficace que d'autres ?
S'il y avait une recette miracle, valable pour tout le monde, ça se saurait ! Chacun a sa façon d'apprendre, son propre fonctionnement cognitif. L'important est de découvrir votre propre façon d'apprendre, celle qui vous convient le mieux, et apprendre à la faire évoluer si elle ne mène pas au résultat souhaité.
INTRODUCTION
Si la capacité à apprendre est innée, car dans la nature du cerveau, le "savoir apprendre", qui
favorise la réussite et mène à une véritable autonomie, est une compétence complexe qui nécessite d'acquérir une méthodologie d'apprentissage, et d'accepter de modifier ses représentations sur l'apprentissage, et parfois même ses représentations de soi. Tout apprentissage est une transformation profonde, il faut changer pour apprendre et on change en apprenant.
Insolite à l'université ?
Non, si constatant l'importance de l'échec scolaire, et reconnaissant les limites de l'enseignement traditionnel de type transmissif, le système éducatif repense les notions d'enseignement-apprentissage pour offrir les meilleures chances à chacun.
Contrairement aux idées reçues, apprendre ne consiste pas simplement à accumuler des connaissances pour les ressortir plus ou moins telles quelles à l'examen. C'est une activité complexe, qui nécessite un accompagnement humain et technique favorable pour se développer en compétence au sens plein du terme.
Ainsi, à la lumière des travaux de la psychologie cognitive et des neurosciences, s'est dégagée une nouvelle conception de l'apprentissage, centrée sur l'apprenant, et basée sur les théories de l'activité, où l'action, la réflexion, et la collaboration avec autrui, sont les conditions essentielles à l'efficacité de l'apprentissage. Cette conception s'appuie sur notre fonctionnement biologique, cognitif, affectif, et notre nature essentiellement sociale, tout en respectant les multiples différences individuelles. Mettant au premier plan le rôle actif de l'apprenant et le contrôle qui doit lui être laissé sur sa formation, son efficacité a été montrée pour réduire les écarts entre les étudiants efficaces et les autres, mais aussi pour aider les élèves en difficulté.
L'apprentissage ne peut être efficace que si l'apprenant s'y engage activement, cette nouvelle conception de l'apprentissage bouleverse donc les rôles de chacun, apprenants comme enseignants. Il importe de prendre conscience que dans une démarche d'apprentissage, on est acteur, co- responsable et co-constructeur de son apprentissage.
Comment apprendre à apprendre ? Y a-t-il une façon d'étudier plus efficace que d'autres ?
S'il y avait une recette miracle, valable pour tout le monde, ça se saurait ! Chacun a sa façon d'apprendre, son propre fonctionnement cognitif. L'important est de découvrir votre propre façon d'apprendre, celle qui vous convient le mieux, et apprendre à la faire évoluer si elle ne mène pas au résultat souhaité.
PRESENTATION DU PLAN
Quatre grandes parties, ou étapes :
Les trois premières développent successivement les trois aspects indissociables qui se combinent dans l'apprentissage : l'aspect psychologique, l'aspect cognitif, et l'aspect social. La quatrième est consacrée à l'autonomie, but ultime de l'apprendre à apprendre.
1° étape : " SE CONNAÎTRE COMME APPRENANT " , pour vous éclairer sur le processus d'apprentissage en général, et sur vous-même en tant qu'apprenant, car il importe de se connaître pour engager l'action, et pouvoir s'améliorer ensuite. Vous y découvrirez combien il importe d'être attentif à votre propre fonctionnement psychologique, car il influence votre apprentissage à divers niveaux (perceptions émotives, représentations, confiance et estime de soi), et à interroger votre motivation, primordiale dans l'apprentissage en ce qu'elle détermine les actions que vous engagerez. Cette étape vous aidera à exercer ou à renforcer le contrôle psychologique sur votre formation. Nous apprendrons ensuite à mieux connaître le fonctionnement de notre cerveau et de notre mémoire pour mieux les utiliser.
2° étape : " REFLECHIR SUR ET DANS L'ACTION " vous aide à acquérir les stratégies cognitives et métacognitives adéquates, qui font la différence entre les étudiants efficaces et les autres. Vous y trouverez divers outils pratiques concernant l'apprentissage en général, l'acquisition d'une langue, l'utilisation des nouvelles technologies. Mais surtout vous apprendrez ce qui se cache sous le vocable barbare de métacognition, élément crucial et incontournable dans la construction des connaissances et le développement de l'autonomie, et découvrirez les outils pratiques qui la favorisent.
3° étape : "RESEAU ET RESSOURCES", car on n'apprend jamais seul. Vous comprendrez pourquoi les interactions avec les différents acteurs de l'environnement d'apprentissage sont indispensables (enseignants, tuteurs, co-apprenants, natifs de la langue). Après avoir exploré l'étendue de vos ressources intérieures, ce chapitre vous invite à mieux mettre à profit les ressources que vous offre le CRL, l'aide et l'accompagnement que vous pouvez y trouver, et si nécessaire à en découvrir d'autres à l'extérieur.
4° étape : "L'AUTONOMIE" fait le point sur tout ce que recouvre ce concept, son importance dans le développement de la compétence à apprendre, son utilité pour mener à bien les études universitaires, et plus particulièrement encore en situation d'apprentissage avec les nouvelles technologies, mais aussi aujourd'hui dans la vie sociale et professionnelle qui demande toujours plus de compétence, d'adaptation et d'autonomie.
1. SE CONNAITRE SOI-MÊME : pour s'engager dans l'action
L'apprentissage ne peut être efficace que si l'apprenant s'y engage activement, c'est un point essentiel.
Cette action va s'engager à partir de nos représentations, qui fondent notre expérience et nous constituent, et à partir desquelles nous allons penser, faire des choix, agir. C'est pourquoi il est utile de les interroger dès le début de la démarche d'apprentissage, d'accepter si nécessaire de les modifier de les faire évoluer, afin de lever des sources de difficultés potentielles et insoupçonnées.
Il importe de prendre conscience également de nos perceptions émotives et affectives, car elles influencent notre engagement dans l'apprentissage, de sorte qu'elles peuvent le freiner, voire même le bloquer, ou au contraire le favoriser.
Cette action a ensuite besoin d'un moteur, c'est la motivation. Chacun sait à quel point elle est déterminante dans l'apprentissage. Nous vous invitons à découvrir son fonctionnement, selon différentes théories cognitives, afin de mieux interroger et contrôler la vôtre.
Cette nouvelle conception de l'apprentissage bouleverse les habitudes et les rôles de chacun, et les moments d'incertitude seront inévitables. Accepter le changement et tolérer l'incertitude seront des étapes nécessaires avant de se retrouver dans une meilleure connaissance et une meilleure maîtrise de ses propres capacités d'apprentissage.
L'exploration de cette dimension psychologique vous aidera, nous l'espérons, à trouver de nouveaux repères pour aborder l'apprentissage d'une manière plus ouverte et curieuse, à mieux percevoir ce qui dépend d'abord de vous et sur quoi vous seul pouvez intervenir, et ainsi à garder un contrôle actif sur les actions que vous engagerez.
Après nous être mis d'accord avec nous-même et notre conception de l'apprentissage, nous partirons à la découverte de notre patrimoine commun, le cerveau, et à partir des dernières découvertes scientifiques sur son fonctionnement et celui de la mémoire, apprendre à tirer le meilleur profit de cet outil fabuleux.
Selon notre type perceptif ou notre type d'intelligence, nous percevons et intégrons de façon privilégiée certains types d'information. Connaître ses modes préférentiels permet de mieux les exploiter, ou au contraire de développer ceux qui nous manquent.
La manière personnelle et privilégiée d'agir dans une situation d'apprentissage, qui se traduit par un choix de stratégies, relativement constante chez un individu, définit le profil ou style d'apprentissage propre à chacun.
Selon Monique Linard (2002), professeur émérite, "l'apprenant est de loin son meilleur pilote". En effet, personne ne peut connaître mieux que vous vos besoins, vos intérêts, votre manière préférentielle d'apprendre, vous êtes le seul à pouvoir prendre conscience de ce que vous faites, comment et pourquoi, à pouvoir comprendre vos stratégies mentales et à les corriger si besoin est.
C'est pourquoi il importe de savoir comment on apprend, comment se construit le savoir, et de connaître les multiples facteurs qui se combinent et interagissent dans le processus d'apprentissage.
Cette première étape, "Se connaître soi-même", est donc un préalable en ce qu'elle permet de s'engager dans l'action. Elle est à mettre en relation avec la seconde, "Savoir réfléchir", qui permet de réguler et de persister dans l'action, où l'on retrouvera cette connaissance de soi comme composante importante de la métacognition, qui est elle-même un facteur essentiel de réussite de l'apprentissage.
1.1. QU'EST-CE QU'APPRENDRE ? BONNE QUESTION !
Les réponses à cette question sont innombrables, jalonnant les époques, et admettant différentes définitions, selon les conceptions théoriques envisagées.
Nous nous intéresserons plus particulièrement, dans ce chapitre, à celles qui offrent la meilleure compréhension de la connaissance et de l'apprentissage humain, envisagé dans ses deux dimensions essentielles, la dimension biologique et la dimension socioculturelle.
L'apprentissage sera d'autant plus efficace qu'il s'inscrit dans cette dynamique du vivant et s'accorde avec la nature de notre réalité cognitive.
APPRENDRE
L'étymologie est parlante : apprendre, c'est avant tout saisir par l'esprit, prendre à soi, et donc faire sien. Apprendre : un processus individuel
-"Apprendre c'est construire et organiser ses connaissances par son action propre", selon l'approche constructiviste.
- Pour Joseph Réseau, c'est une "construction du savoir, (où) les attitudes et les représentations des apprenants jouent un rôle fondamental. [...]. Par ailleurs, le courant des neuro-pédagogies insiste sur le fait que tous les apprenants sont différents et donc qu'il est "important de faire prendre conscience à chacun de son profil et de ses stratégies d'apprentissage"
Pour ce même auteur, ce qui distingue l'homme de l'animal dans l'apprentissage, c'est la nécessité pour l'homme d'être conscient de ses buts, et d'être "capable de construire son savoir en s'appuyant sur ses connaissances antérieures tout en modifiant ses représentations".
Apprendre : un processus socioculturel
- "Apprendre c'est d'abord agir et interagir avec son environnement, et pour les humains, dans un milieu social et culturel qui en donne les motifs, les raisons et les moyens" Nicole Poteaux
Apprendre : un processus de transformation
L'approche cognitive considère l'apprentissage essentiellement comme un processus de traitement de l'information (informations de nature affectives et cognitives)
Pour apprendre, il convient de ne pas confondre information et connaissance. Tandis que l'information résulte du traitement de données objectives, stockables dans des documents physiques, la connaissance est l'état subjectif interne chez l'individu résultant de leur assimilation et d'un processus de transformation mentale de ces données objectives. Le savoir a une dimension sociale et concerne la capacité individuelle à mobiliser ces connaissances dans une activité donnée. Ainsi, l'apprentissage a pour objet le passage de cet état objectif d'information à l'état subjectif de connaissance et de savoir. C'est donc un processus individuel de production, de construction mentale, qui "résulte de l'activité significative de sujets en relation avec des objets au sein d'un environnement donné"(Linard, 2001).
Apprendre : une compétence qui s'acquiert
L'éducabilité cognitive peut-être définie comme la "recherche explicite [...] de l'amélioration du fonctionnement intellectuel des personnes"(Loarer, 1998). Elle part du principe que l'intelligence (en tant que capacités cognitives d'auto-adaptation) n'est pas fixée une fois pour toutes, et qu'elle peut être dynamisée. La réalisation d'une action, d'une acquisition entraîne le développement d'opérations intellectuelles, qui entraînent à la fois l'accroissement du savoir et la capacité à en intégrer de nouveaux... et cela presque à l'infini ! N'est-ce pas profondément encourageant ?
A condition tout de même d'y mettre du sien : toujours selon Loarer, le développement de l'intelligence se fait par l'action, la médiation, et la métacognition. Rassurez-vous, cela s'explique et cela s'apprend.
Savoir apprendre, c'est être autonome
"Apprendre à apprendre, c'est viser sa propre transformation d'individu en apprenant en fonction des contextes. Apprendre à apprendre, c'est donc se préparer à être autonome." H. Portine
APPRENDRE, EN TROIS MOTS ACTION, où vous vous engagez à participer activement à la construction des savoirs
INTERACTION, où vous échangez, coopérez pour faire avancer votre réflexion critique et faire profiter les autres de votre travail.
REFLEXION critique que vous développez sur votre propre expérience, à divers niveaux (psychologique, cognitif) pour réaliser votre évolution et vos progrès grâce à la métacognition.
1.2. LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES
Commençons par nous intéresser aux principaux facteurs internes qui influencent et /ou déterminent votre engagement dans l'action. Ce sont les facteurs psychologiques, sur lesquels vous seul pouvez prendre le contrôle.
1.2.1. L'ACTE D'APPRENDRE
"J'entends et j'oublie; je vois et je me souviens; je fais et je comprends"
Confucius
Près de 2500 ans plus tard, la science moderne montre que c'est bien ainsi que fonctionne notre cerveau, à savoir que l'on perd 80% de ce que l'on écoute[gj2], que l'on retient 30% de ce que l'on voit, et 90% de ce que l'on fait !
"Apprendre c'est construire et organiser ses connaissances par son action propre", selon l'approche constructiviste : l'apprenant construit sa réalité, ou du moins l'interprète, en se basant sur sa perception d'expériences passées. La connaissance n'est donc pas un reflet de la réalité, mais une construction de celle-ci, notre connaissance du monde se fondant sur des représentations humaines de
notre expérience du monde. La connaissance est activement construite par l'apprenant et non passivement reçue de l'environnement. Cette construction est un processus dynamique qui s'échafaude sur les connaissances antérieures pour développer de nouvelles représentations du monde. Cela modifie les schémas mentaux en permanence, ce qu'un individu apprend dépend de ce qu'il sait déjà, et plus il connaît, et plus il peut apprendre, perspective encourageante !
Aussi, du point de vue de la mémorisation, un fait quelconque est d'autant plus vite oublié qu'il s'intègre moins à l'ensemble de la personnalité et aux activités du sujet. On oublie vite tout ce qui n'est pas soutenu par une motivation et ne débouche pas sur l'action.
Comme leur nom l’indique, les théories de l'activité ont mis en lumière le rôle joué par l'action comme l'une des conditions essentielles d'efficacité de l'apprentissage.
On n'apprend pas seul, mais il dépend d'abord de vous seul de vous engager activement pour réaliser et mener à bien votre apprentissage.
1.2.2. REPRESENTATIONS : faire évoluer ses représentations
La compétence à apprendre est une compétence complexe qui nécessite d'acquérir une méthodologie d'apprentissage, et d'accepter de modifier ses représentations sur l'apprentissage en général et sur l'apprentissage d'une langue en particulier, et le cas échéant ses représentations de soi.
"Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là, justement là"
Kierkegaard
Les représentations initiales peuvent être considérées comme le point de départ, en ce qu'elles constituent la base solide qui fonde l'expérience de chacun.
Les représentations, c'est ce que chacun sait ou croit savoir, pense, rêve à propos de quelque chose. Ce sont des idées, des images mentales, des savoirs, des impressions, des souvenirs, des émotions, désirs ou répulsions, qui peuvent surgir spontanément à la seule évocation d'un mot. Justes ou fausses, réalistes ou irrationnelles, peu importe, elles sont là et nous appartiennent en propre, et c'est à partir d'elles que nous pensons, échangeons, réagissons, décidons, et édifions notre vie.
Dans le domaine de l'apprentissage, il importe de les exprimer pour en prendre conscience, car certaines d'entre elles, lorsqu'elles sont bien ancrées et éloignées des nouvelles représentations proposées, peuvent provoquer des résistances et entraver l'apprentissage. Il s'agira alors de les exprimer pour les identifier, les questionner, afin de les enrichir, de les complexifier, de les dépasser.
Une première étape consistera à recueillir et interroger nos représentations initiales sur trois points essentiels :
- l'objet d'apprentissage (la langue)
- soi-même en tant qu'acteur et apprenant et environnement d'apprentissage (dispositif, enseignants...)
- l'apprentissage lui-même (culture d'apprentissage)
EXERCICE D'APPLICATION Notez sur une feuille de papier tout ce qui vous vient à l'esprit immédiatement sur :
- la langue étrangère
- les raisons que vous attribuez à vos réussite, à vos échecs, dans vos apprentissages antérieurs, qu'ils soient scolaires ou non, l'apprentissage assisté par ordinateur, votre trajectoire (passé- présent-futur) en apprentissage
- le "bon prof", le "bon élève", l'autonomie, l'université, qu'est-ce qu'apprendre...
En réalisant cet exercice, vous sentirez peut-être quelques "résistances", car parfois on interprète ce que l'on voit selon ce qu'on a envie de voir, on voit ce qu'on veut bien voir, ou même des choses qui n'existent pas. On peut éprouver des difficultés à faire évoluer ses représentations, car cela demande de dépasser une certaine cohérence, une zone de sécurité et de connu, sur laquelle repose notre identité, dont il faut s'écarter pour se hasarder dans l'inconnu, avant d'avoir acquis de nouveaux repères et de nouveaux automatismes. Ce que nous risquons ? Simplement l'idée que nous avons de nous -même !
Cependant, n'hésitez pas à vous interroger sincèrement, car c'est d'abord et surtout utile pour vous même d'exprimer et de recueillir ces représentations. La prise de conscience peut permettre de mettre à jour des conflits cognitifs ou des lacunes dans les connaissances. En les questionnant de manière à identifier dans quel cadre vos représentations fonctionnent sans problèmes et sont viables, où là où vous pouvez intervenir (ou vous faire aider) pour tenter de les enrichir, de les complexifier, de les faire évoluer pour les dépasser. Ce recueil des représentations peut rester confidentiel, ou être partagé, sur un forum par exemple, pour se situer par rapport aux autres. Il peut également être intéressant de les recueillir à nouveau en fin de formation, pour constater leur évolution.
Les représentations enfin vont influencer nos perceptions qui vont à leur tour influencer notre motivation. En effet, à partir des représentations de nos réussites et échecs antérieurs, nous allons nous construire un "standard personnel", par rapport auquel nous allons nous fixer des buts. C'est la perception de notre capacité à produire les résultats souhaités, à combler l'intervalle entre notre standard personnel et les buts, et surtout la croyance en cette capacité, qui vont influencer et déterminer la force de notre motivation. Ce qui nous emmène au paragraphe suivant pour nous pencher sur le rôle prépondérant joué par les perceptions, et découvrir la théorie de l'auto-efficacité développée par Albert Bandura, après quoi vous ne serez peut-être plus jamais le même !
1.2.3. PERCEPTIONS : Percevoir positivement !
" Le couple percevoir-agir est fondateur du vivant"
nous dit Nicole Poteaux, qui souligne que c'est dans l'interdépendance de la perception et de l'action que s'enracine la connaissance.
Nous allons voir dans ce paragraphe combien cette dimension est incontournable. Cela fait partie des "contraintes universelles" auxquelles nous sommes tous soumis... Mais c'est aussi cela qui nous donne la mesure de notre pouvoir d'action, la liberté d'exercer notre influence personnelle sur nos propres fonctionnements et notre environnement !
S'ESTIMER, AVOIR CONFIANCE EN SOI POUR BIEN APPRENDRE
Sentiment, confiance, conviction, croyance... sous le poids de notre culture cartésienne, on a tendance à associer affect et inefficacité, et à se méfier de nos émotions, de nos perceptions. Peut-être avec raison, car elles peuvent en effet nous mener à la réussite comme à l'échec. Comme la peur n'évite pas le danger, mieux vaut donc, plutôt que de les ignorer, apprendre à les connaître, à les gérer, et par là- même contrôler notre apprentissage, et au-delà les évènements qui affectent notre existence.
C'est à partir des perceptions que se construisent les représentations mentales qui nous permettent de penser, de juger, d'éprouver tel ou tel type d'émotion, et donc d'agir. Les émotions, même parfois inconscientes, sont bien souvent des facteurs déterminants de nos prises de décision, normalement pour en accroître la précision et l'efficacité. C'est à partir du cerveau émotionnel que l'expérience va se charger de sens, et dessiner notre caractère, notre personnalité par les réponses que nous donnons aux sollicitations de l'environnement.
Cependant, notre façon de réagir émotionnellement n'est pas déterminée d'avance par notre tempérament, elle peut se modifier tout au long de la vie, en fonction de nos attitudes et de notre vécu.
C'est dans la nature de notre cerveau d'intégrer de nouvelles expériences. Ces expériences, échecs comme succès, vont se coder et se marquer, tracer de nouveaux chemins (réseaux de connexions entre les neurones), qui détermineront les perceptions que nous aurons des situations ultérieures. La
répétition renforce ces chemins, en positif comme en négatif. Ainsi, la réactivation des connaissances permettra de les faire entrer dans la mémoire à long terme, bénéficiant à l'apprentissage. De même, si nous avons l'habitude de réagir par la colère, nous favorisons cette réaction, et elle reviendra de plus en plus facilement et rapidement à l'avenir, plutôt qu'une autre, mais nous pouvons toujours créer de nouveaux chemins. Inutile d'incriminer la biologie, nous sommes responsables de nos émotions ! Par la conscience, nous avons le pouvoir de gérer et de contrôler nos émotions. Nous ne sommes donc pas forcément ce que nous croyons, ou que nous avons l'habitude d'être. Nous possédons une puissance de changement, un potentiel immense à explorer et à développer.
Ce qu'il importe de retenir, c'est que les perceptions émotives ont un impact sur la situation cognitive, et que lorsqu'elles sont négatives (névrose, anxiété, perception négative de soi) affectent et réduisent la performance. Il peut être rassurant de considérer que ces états sont provisoires, qu'ils ne constituent en rien notre vrai profil. Pour retrouver le contrôle, il est de première importance de percevoir positivement, de retrouver le plaisir et le goût d'apprendre.
"l'efficacité et le succès dépendent de la perception émotive de l'élève. Ainsi, une situation perçue positivement sera abordée avec efficience, la personne se sentant suffisamment en contrôle pour oser mobiliser l'ensemble de ses savoirs et de ses ressources. Si au contraire la situation est perçue comme potentiellement dangereuse, la personne tentera de l'éviter ou encore offrira une résolution précipitée. "dans un article de Michelle Bourassa, Université d'Ottawa
LA THEORIE DE L'AUTO-EFFICACITE, d'ALFRED BANDURA
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles."
comme l'a dit Sénèque qui pressentait peut-être, avec quelques siècles d'avance, la théorie de l'auto- efficacité de Bandura.
Les croyances en notre capacité à réussir jouent un rôle prépondérant, selon Bandura, sur notre capacité à apprendre, notre engagement et nos performances. Selon lui, les personnes cherchent à éviter les situations et les activités qu'elles perçoivent comme menaçantes, mais elles s'engagent à exécuter les activités qu'elles se sentent aptes à accomplir.
L'efficacité personnelle perçue est "la croyance de l'individu en sa capacité d'organiser et d'exécuter la ligne de conduite requise pour produire les résultats souhaités"(Bandura, 2003). Elle serait une variable majeure de la qualité et de la profondeur des apprentissages : plus grand est le sentiment d'efficacité personnelle, plus élevés seront les objectifs et l'engagement dans leur poursuite. Ce sentiment influence la motivation, les aspirations, les choix, la quantité d'efforts, la persistance face aux obstacles et aux échecs, la vulnérabilité au stress et à la dépression, la résistance à l'adversité.
La croyance en nos capacités, l'efficacité perçue, plus que notre capacité ou efficacité réelle, déterminent notre mode de pensée, notre comportement, et notre niveau de motivation. Notre réussite, ou notre échec, peuvent donc en dépendre (ce qui explique qu'on peut être tout à fait capable et savoir ce qu'il faut faire, et se décourager, voire abandonner parce que l'on croit que l'on ne l'est pas).
Cette théorie montre la force que peut avoir la perception, la croyance, et l'influence que celles-ci peuvent avoir sur notre vie. Dans la mesure où l'auto-efficacité peut ainsi réguler notre activité, elle est un facteur clé de "l'agentivité" humaine, si nous l'utilisons à bon escient pour contrôler notre propre fonctionnement et exercer notre influence sur les évènements de notre existence.
1.2.4. MOTIVATION
"Forces internes et/ou externes qui produisent - le déclenchement
- l'intensité
- la persistance dans l'action "
La motivation est d'une importance primordiale, en ce qu'elle détermine l'activité. En tant que paramètre déterminant de l'apprentissage, elle mérite une attention toute particulière de votre part.
Elle constitue en somme l'énergie qui fait tourner le moteur, qui va permettre d'engager et de persévérer dans l'effort à long terme que demande l'apprentissage d'une langue. Pour garder l'envie de travailler et progresser, le plaisir que vous y prenez est essentiel. Le fait d'apprendre, de développer ses capacités, la découverte et l'ouverture à l'autre, à une autre culture par la langue, peuvent constituer en eux-mêmes une expérience passionnante, une source de plaisir et d'accomplissement. Votre plaisir pourra être renforcé si vous privilégiez les ressources, les façons d'apprendre par vous-même qui correspondent à vos besoins et à vos centres d'intérêt. Vous trouverez ainsi le bon dosage, nécessaire à l'entretien de la motivation, entre désirs et efforts, qui vous permettra d'atteindre vos objectifs. Il faut savoir aussi qu'une motivation "externe" ou "extrinsèque" (réussir un examen, obtenir une bonne note, ou pire ne pas échouer) n'est pas toujours suffisante pour le maintien de l'effort à long terme que nécessite l'apprentissage d'une langue. La motivation interne, ou "intrinsèque^]", qui trouve justement son origine dans le plaisir, serait la plus forte, en termes d'intensité et de persistance dans l'action. Cette motivation favorise de plus l'ancrage des connaissances.
Si la motivation est en partie influencée par le contexte d'enseignement, elle ne peut être que personnelle et individuelle, trouvant l'origine de sa dynamique entre référence au passé et aspirations d'avenir. Les expériences passées, les causes que l'on attribue à nos réussites ou à nos échecs, influencent notre confiance en nos capacités, et donc notre motivation. Avoir un projet personnel, une perspective d'avenir, un but que l'on considère important, favorise une motivation intrinsèque et durable.
Nos habitudes langagières nous amènent à conjuguer le verbe "motiver" à la voix passive, que ce soit du côté de l'étudiant "je ne suis pas motivé", ou de l'enseignant "mes élèves ne sont pas motivés". Habitude fâcheuse, car elle situe la responsabilité de la motivation ailleurs qu'en soi-même (par qui ou par quoi est on alors censé être motivé ?). Cela conduit, plus ou moins inconsciemment, à accepter passivement son absence ou sa faiblesse comme un état de fait immuable sur lequel on ne peut rien. Or, grâce aux apports des sciences cognitives, nous pouvons considérer aujourd'hui la motivation comme un processus dynamique et intentionnel, donc susceptible d'évolution.(voir le lien la volonté d'apprendre)
A la charnière entre cognitif et affectif, la description de ses composantes est complexe, car la notion de motivation renvoie à d'autres notions, telles que l'aptitude, les croyances ou l'affectivité, que nous avons regroupées sous le terme de perceptions.
Deux grands types de perceptions influencent la motivation en contexte académique et son évolution : les perceptions internes (celles que vous avez de vous-même) et les perceptions externes
(celles que vous éprouvez à l'égard du contexte d'enseignement dans son ensemble). L'approche sociocognitive les a distingué en termes de perceptions générales, qui concernent la perception de soi, de ses valeurs, de ses buts et aspirations, et les perceptions spécifiques, influencées par le contexte et le contenu d'apprentissage (perception de la valeur d'une activité, de sa capacité à l'accomplir, et de la contrôlabilité de son déroulement).
Pour entrer dans le détail et vous permettre d'interroger votre motivation, nous vous proposons un résumé de lecture d'un article de D. Toffoli (voir ci-dessous). A partir de différentes théories cognitivistes, cet article analyse les principaux facteurs internes et externes qui entrent en jeu dans la motivation, et décrivent comment ceux-ci influencent le comportement, avec plus ou moins de force pour produire le déclenchement, l'intensité et la persistance dans l'action, ou en d'autres termes la qualité de la motivation par le niveau d'efficacité et de performance qu'elle permet d'atteindre.
Pour en savoir plus sur les perceptions connexes (telles que les notions de confiance et estime de soi, croyance en son efficacité personnelle, etc.) qui entrent dans les composantes de la motivation mais admettent des définitions distinctes, nous vous renvoyons au paragraphe précédent (Perceptions).
Ainsi, pour "se motiver" (voix active et forme réfléchie !), croyez en vous, en votre capacité à apprendre, en votre pouvoir de produire de nouveaux facteurs de réussite... mais ne sous-estimez pas pour autant l'effort, la persévérance et l'engagement nécessaire pour apprendre ! Interrogez vos perceptions, cherchez en vous-même et identifiez les facteurs qui influencent votre réussite ou votre échec, interrogez- vous sur votre volonté d'apprendre, et modifiez votre attitude si nécessaire. Prenez conscience de ce qui dépend d'abord de vous, les facteurs internes sur lesquels vous seul pouvez intervenir, et donc de votre part de responsabilité. En devenant l'acteur principal et responsable de votre motivation, vous cessez d'être à la merci de vos propres perceptions, de subir passivement ou de tout attendre de l'environnement, et reprenez le contrôle de ce qui est déterminant pour la réalisation de vos objectifs ou pour aboutir à de plus grandes performances.
Nous espérons que les lectures que nous vous proposons seront fructueuses, et vous engageront à interroger et à resituer votre propre motivation pour vous placer au plus haut de l'échelle motivationnelle.
1.2.5. TOLERER L'INCERTITUDE
"Apprendre est un processus paradoxal voire conflictuel pour l'apprenant. Il apprend souvent contre ses conceptions. C'est parce qu'on dépasse une certaine cohérence qu'on arrive à apprendre. L'objectif est de permettre à l'élève de transformer son système de pensée." P. Ruelen
ACCEPTER LE CHANGEMENT ET L'INCERTITUDE, ACCEPTER DE MODIFIER SES REPRESENTATIONS.
Il s'agit de passer d'une logique de transmission du savoir où l'étudiant était plus où moins passif à une logique de co-construction des connaissances avec un rôle plus actif, où il n'attend pas tout de l'enseignant et du système éducatif.
Cette nouvelle conception de l'apprentissage, si elle favorise la réussite, bouleverse les rôles de chacun, apprenants et enseignants. Elle implique l'adhésion de tous aux changements à opérer, où les moments d'incertitude sont inévitables.
Ce cheminement passe par quatre étapes :
"- accepter l'idée de quitter une structure de pensée et des habitudes bien établies.
- explorer une spirale de questionnement et de doute ou l'on se demande si l'on est capable de.
- vivre un temps de confusion, plus ou moins douloureux en fonction de son passé scolaire, ou tous nos repères sur l'apprentissage vont s'effondrer...
- avant de se re-stabiliser avec une phase d'apprentissage plus ouverte et plus efficace ou l'on maîtrise mieux ses propres capacités d'apprentissage." (dans Algora - Bulletin n° 46 - Sept 2001)
ON PEUT AUSSI RECONSIDERER LE STATUT QUE L'ON DONNE A L'ERREUR
As-tu déjà fait une erreur aujourd'hui ?, un article très intéressant d'Arte le statut de l'erreur
BESOIN ET PEUR D'APPRENDRE
Parfois, des problèmes plus graves se posent. Certaines expériences passées et douloureuses peuvent également être une source de résistance et de blocage face à des situations nouvelles. La peur d'apprendre L'élève humilié
GERER SON STRESS
La gestion du temps : voir particulièrement la partie concernant le stress : comment non pas l'éviter, mais atteindre son niveau optimal : celui qui permet de fonctionner harmonieusement avec sa personnalité et ses possibilités d'adaptation... Très utile !
(extrait du programme "Des méthodes pour apprendre", de R. Acquier. Voir le programme complet dans Méthodologie universitaire)
TOUS CAPABLES ! Chacun peut apprendre, à l'université comme en dehors.
Se représenter les expériences d'apprentissages extrascolaires déjà vécues permet de prendre conscience de son cheminement personnel, d'en observer et d'analyser les conditions de réussite ou d'échec, et de l'importance de relier sa motivation à un projet personnel.
RETROUVER CONFIANCE EN SES CAPACITES :
Les élèves en difficulté ont tendance à reproduire les fonctionnements qui les ont déjà menés à l'échec, et ont le sentiment de ne pas avoir d'emprise sur leur apprentissage. Faute d'avoir appris à utiliser les stratégies d'apprentissage, à les faire varier selon la situation, et faute d'avoir trouvé par eux - même un bon moyen d'apprendre, ils se démobilisent, et perdent confiance en leur capacités et en leur pouvoir de contrôle. Le concept d'éducabilité cognitive (voir La métacognition) se fonde sur le fait qu'il est possible de remédier à cet état fait.
Et pour clore ce paragraphe, méditer cette sage parole de Confucius : "Celui qui aime à apprendre est bien près du savoir"
1.3. FACTEURS BIOLOGIQUES
MEMOIRE ET APPRENTISSAGE
L'apprentissage est une modification relativement permanente du comportement qui marque un gain de connaissance, de compréhension ou de compétence grâce aux souvenirs mémorisés.
La mémoire est donc essentielle à tout apprentissage puisqu'elle permet le stockage et le rappel des informations apprises. La mémoire est le fruit de cet apprentissage, la trace concrète qui en est conservée dans nos réseaux de neurones.
De plus, non seulement la mémoire dépend de l'apprentissage, mais l'apprentissage dépend aussi de la mémoire. En effet, les connaissances mémorisées constituent une trame sur laquelle viennent se greffer les nouvelles connaissances. Plus notre bagage de connaissance est grand, plus on pourra y greffer de nouvelles informations facilement.
Faute de mieux connaître le fonctionnement de notre mémoire (parce qu'il n'est généralement pas enseigné dans le système éducatif), on se trouve ses propres recettes pour apprendre, plus ou moins inconsciemment, plus ou moins efficacement. Il peut arriver que ces recettes soient fort dispendieuses en temps et en énergie, et parfois pour un résultat décevant... ce qui peut amener à une perte de confiance en soi et en ses capacités, à se démotiver, et à s'engager dans une spirale d'échec.
Nous avons reçu un cerveau extraordinaire, mais le mode d'emploi ne nous a pas été fourni ! Pour remédier à cette situation, nous vous proposons de découvrir et d'apprendre à mieux exploiter ces étonnantes capacités qui sont en nous tous.
1.3.1. LA MEMOIRE
Plus on mémorise, mieux on apprend, et plus on peut apprendre, c'est un effet qui va en s'amplifiant !
La mémoire est essentielle à l'apprentissage. Fort heureusement, nous ne sommes pas entièrement déterminés par nos prédispositions génétiques, car il n'y a pas une, mais des mémoires.
Tout d'abord, il faut distinguer celle dont on dispose à la naissance, qui donne plus ou moins de dispositions naturelles, de celle que l'on développe par entraînement : on peut éduquer sa mémoire et l'élasticité de son cerveau par des exercices appropriés. Bien entendu, c'est cette dernière qui sera l'objet de toutes nos attentions !
Tout apprentissage implique un changement, une transformation de soi. Ne serait-ce qu'au niveau biologique, des changements physiques se produisent dans le cerveau sous l'effet de nos expériences, des savoirs que nous acquérons (connexions entre les neurones, formation de nouvelles protéines), qui sont à la base de nos aptitudes mentales d'apprentissage, de mémorisation, de connaissance. Plus les synapses (connexions entre les neurones) sont activées, plus elles sont efficaces pour transmettre et traiter l'information, et inversement, elles s'affaiblissent lorsqu'elles restent inutilisées. Ainsi, plus on apprend, plus on sait, et plus on peut apprendre, n'est-ce pas réjouissant ?
Bien souvent, quand on rencontre des problèmes de mémorisation, ce n'est pas la capacité à mémoriser qui est en cause, mais la méthode utilisée pour le faire. Ainsi, il est utile de savoir comment fonctionne la mémoire pour mieux s'en servir, et d'acquérir les techniques qui permettent une mémorisation efficace et durable. Elle comporte trois étages, la mémoire sensorielle à très court terme, la mémoire à court terme ou mémoire de travail, et la mémoire à long terme. Pour cette dernière, son efficacité dépendra de la qualité du stockage de l'information, qui comporte deux opérations essentielles, la structuration des informations, et surtout leur réactivation, qui permet l'ancrage profond des connaissances.
1.3.2. LE CERVEAU : deux hémisphères, trois cerveaux
Grâce aux travaux de Sperry, prix Nobel en 1981, on apprend que le cerveau possède deux hémisphères qui fonctionnent comme deux entités sensiblement différentes : le cerveau gauche (logique, analytique, rationnel) et le cerveau droit (intuitif, global, imaginatif).
1.3.3. LES TYPES PERCEPTIFS : visuel, auditif, kinesthésique
Le style perceptif est votre manière dominante, au niveau sensoriel, de percevoir et de mémoriser l'information, celle que vous allez privilégier pour mieux mémoriser, en y adaptant vos stratégies. Ainsi, par exemple, un visuel tirera le meilleur profit de la réalisation de schémas, graphiques ou de cartes conceptuelles, un kinesthésique retiendra mieux en marchant.
Le style perceptif ne prend en compte que cette dimension sensorielle, à la différence des styles ou profils d'apprentissage, que nous verrons dans le paragraphe suivant, qui sont eux multidimensionnels.
1.3.4. LES INTELLIGENCES MULTIPLES d'Howard Gardner
Mais d'abord qu'est-ce que l'intelligence ?
"Intelligence se dit de fonctions remarquables par la diversité de leur aspect et l'inégalité de leur développement." Le Grand Robert. Faut-il par exemple distinguer l'intelligence humaine de l'intelligence animale ou naturelle dans des définitions séparées, ou proposer une définition qui rende compte et englobe la diversité de ses manifestations ?
La définition de l'intelligence pose donc problème.
Etymologiquement, intelligence vient du latin intellegere = comprendre, issu de inter = entre et legere = choisir.
Au sens strict et au sens large, c'est donc selon le Grand Robert l'ensemble des fonctions concernant la connaissance ou l'action, éclairée par la spéculation préalable.
Faculté de connaître et de comprendre, faculté d'abstraction, de conceptualisation, aptitude à s'adapter à des situations nouvelles et à résoudre des problèmes, capacité à apprendre, à interagir avec l'environnement, à créer et à produire des biens, elle implique en tous les cas l'utilisation des capacités variées du cerveau ainsi que les ressources qui sont à notre disposition.
Ne remarquez-vous pas que cette définition présente une étrange similitude avec les aptitudes nécessaires à l'apprentissage ?
Howard Gardner, professeur de psychologie cognitive à Harvard, a contesté la vision réductrice qui assimile l'intelligence à ce que mesure le QI, qui ne prend en compte que les intelligences logique et verbale, par ailleurs valorisées par l'enseignement traditionnel. En 1983, par sa théorie des Intelligences Multiples, il propose une vision élargie de notre potentiel humain, en émettant l'hypothèse que plusieurs types d'intelligences se combinent et interagissent en chacun de nous.
Ainsi, chacun possède un profil d'intelligence unique, qui résulte de cette combinaison, qu'il continue à développer pendant toute sa vie.
L'essence de cette théorie repose dans le respect des nombreuses différences individuelles et des multiples façons d'apprendre. Le but n'est pas de vous coller une étiquette, mais toujours de vous aider à augmenter votre efficacité par une meilleure connaissance de vous-même.
Les Intelligences Multiples vous aident à mieux connaître vos ressources, à faire ressortir vos forces, pour les mettre à profit pour continuer à apprendre, ainsi qu'à identifier celles qui vous manquent pour pouvoir les développer, si vous en éprouvez le besoin.
Si, suite au test, certaines intelligences ne semblent pas être une force ou un mode privilégié, ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas développer d'intérêt ou que vous n'avez pas de potentiel dans ce domaine.
En effet, divers facteurs peuvent faire que pour un temps, un individu peut ne pas aimer ou ne pas se sentir habile par rapport à une famille d'activités (tels qu'échecs antérieurs, confiance en soi trop basse, manque de valorisation de ces activités dans le milieu familial ou social, etc.).
L'intelligence logico-verbale n'est pas la seule à indiquer votre intelligence. Une intelligence interpersonnelle peut amener dans la vie d'aussi grands succès.
L'important est de retenir que chacun possède un profil d'intelligence unique qu'il continue à développer pendant toute sa vie, qu'il utilise ce potentiel intellectuel d'une façon qui lui est propre, qu'enfin ce potentiel peut être développé et mis au service de l'apprentissage.
La théorie d'Howard Gardner distingue huit intelligences :
- l'intelligence verbale/linguistique, généralement favorisée par l'enseignement scolaire, ce qui peut mettre en difficulté ceux chez qui elle est peu développée.
- l'intelligence logico-mathématique
- l'intelligence visuelle/spatiale utile en apprentissage en ce qu'elle peut faciliter la mémorisation et la résolution de problème (voir le paragraphe sur les cartes conceptuelles).
- l'intelligence musicale/rythmique, peut aider à percevoir les sons de la langue étrangère, au travail de l'oral.
- l'intelligence interpersonnelle
- l'intelligence intrapersonnelle, ou la capacité à avoir une bonne connaissance de soi-même : il va sans dire qu'elle concerne de près notre propos sur l'apprendre à apprendre! En effet, quand cette capacité est insuffisamment développée, on a du mal a prendre le contrôle de sa vie, de son apprentissage, on a du mal a tirer parti de nos expériences et à améliorer ce qui ne va pas, et on cherche des responsables extérieurs à ses échecs !
- l'intelligence corporelle/kinesthésique
- l'intelligence naturaliste
A l'origine au nombre de sept, l'intelligence naturaliste a été ajoutée plus tard. Une neuvième est envisagée, l'intelligence spirituelle, ou existentialiste, qui se définit par l'aptitude à se questionner sur le sens et l'origine des choses.
1.4. LES PROFILS D'APPRENTISSAGE
Chacun a sa propre façon d'apprendre, c'est-à-dire différentes dispositions à recueillir et à traiter l'information selon un mode préférentiel. Ainsi, le profil d'apprentissage repère les régularités, les constantes chez un individu, et ce qui le rend différent des autres, les différences individuelles.
Selon les auteurs, et les nombreuses typologies existantes du profil d'apprentissage, différentes dimensions sont prises en compte pour établir ce profil. Ces dimensions relèvent de caractéristiques personnelles, quant au mode perceptif, au style cognitif, ou à des variables psychologiques, affectives, sociales, personnelles des individus.
Les avis des chercheurs divergent concernant l'origine et la permanence de ce profil, ou style, à savoir s'il est inné et invariable, ou acquis par la culture d'apprentissage et modifiable.
Nous préfèrerons envisager l'option de la possibilité de son évolution, du moins pour certaines dimensions, suivant une vision dynamique qui est de l'ordre des lois du vivant et de l'extrême malléabilité de notre cerveau. Tout comme on peut entraîner sa mémoire pour apprendre plus et plus vite, on peut entraîner l'élasticité de son cerveau, et ainsi engendrer et développer de nouveaux circuits selon les expériences que nous vivons. C'est de cette façon qu'un musicien, par ses exercices répétés au contact du son, entraîne et développe sa mémoire auditive.
De cette façon, loin d'enfermer les étudiants dans une étiquette, la connaissance du profil d'apprentissage permet à chacun de mieux se connaître, d'utiliser à bon escient ses modes préférentiels pour être plus efficace, et de les remettre en question lorsque ceux-ci sont source de difficultés où mènent à l'échec, afin de les faire évoluer. Lorsqu'on prend conscience de ses faiblesses, de ses manques, et de son pouvoir d'action, on peut y remédier plus facilement, par soi-même, ou en cherchant l'aide adaptée.
Enfin, il n'y a pas un meilleur profil que les autres. Si certains styles peuvent favoriser certaines acquisitions, il importe d'abord d'avoir conscience des stratégies que nous utilisons et surtout d'être capable de les faire varier quand elles ne mènent pas au résultat souhaité. Comme pour le profil, nous verrons qu'aucune stratégie n'est dans l'absolu meilleure qu'une autre : elle doit être adaptée à l'individu et à la situation d'apprentissage. C'est pourquoi il faudra mieux connaître celles que nous privilégions, et apprendre à les faire varier, pour disposer d'un plus large éventail.
En prenant conscience de ce que recouvre la notion de style d'apprentissage et de votre propre style, vous découvrez que vous pouvez cesser d'en être l'esclave, avoir une emprise sur votre comportement, et agir plutôt que de réagir, en prenant le contrôle de votre apprentissage pour en devenir véritablement l'acteur. La prise de conscience ou la simple énonciation du style ne suffit cependant pas à provoquer le changement, car ce choix dépendra de l'implication de la personne à intégrer ce concept. Décidément, ce n'est pas encore ici que vous trouverez des solutions toutes faites ! Si cela vous semble un peu trop abstrait, c'est dans le chapitre suivant que vous trouverez des techniques et des outils pratiques pour le passage à l'acte ! En attendant, vous préparerez utilement le terrain en partant à la découverte de votre propre mode d'accès à la connaissance, unique et privilégié, à partir duquel vous construisez, outre votre savoir, votre identité et votre personnalité. Pour chacune des typologies du profil d'apprentissage, vous pourrez tester en ligne votre profil.
à suivre ...
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