بواسطة : الربيع حركات
2. SAVOIR REFLECHIR : pour réguler l'action
"Quelqu'un qui ne sait pas, mais qui sait qu'il ne sait pas, sait plus que quelqu'un qui sait mais ne sait pas qu'il sait."
Nous avons vu l'importance du rôle actif de l'apprenant dans la construction des connaissances. S'il se doit d'être actif, il doit également être constamment conscient de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur de lui.
Nous avons abordé dans la première partie ce qu'il convenait de savoir sur soi-même et sur le processus d'apprentissage pour engager l'action. Il convient maintenant d'apprendre à réguler cette action, à gérer activement (et efficacement !) la dimension cognitive de notre démarche. "La psychologie cognitive considère que l'apprentissage est fondamentalement l'acquisition d'un répertoire de stratégies cognitives et métacognitives", selon Jacques Tardif.
Si leur rôle déterminant a été montré dans la réussite académique, elles n'ont pas toujours été suffisamment développées, même chez les étudiants arrivant à un niveau universitaire, que ce soit naturellement, avec l'expérience, ou par le système éducatif. Fort heureusement, elles peuvent être apprises !
Les stratégies cognitives sont les procédures, les techniques utilisées pour réussir une tâche, tandis que les stratégies métacognitives comportent un double aspect, la connaissance de ces stratégies, et leur contrôle, la régulation de leur utilisation effective.
Autrement dit, la métacognition consiste à réfléchir sur sa propre façon de penser, d'agir et d'apprendre, d'en évaluer l'efficacité, pour l'améliorer.
Aussi, il faut savoir que la métacognition joue un rôle crucial dans l'acquisition des connaissances, plus particulièrement encore dans un contexte d'apprentissage avec les nouvelles technologies, ainsi que pour le développement de l'autonomie.
2.1. STRATEGIES COGNITIVES
Si, selon l'approche cognitive, l'apprentissage est essentiellement un processus de traitement de l'information, les stratégies cognitives sont des connaissances qui permettent le traitement adéquat des informations, leur mise en relation, leur intégration en mémoire, ce sont les procédures utilisées pour réussir une tâche (par exemple utiliser un procédé mnémotechnique pour mémoriser un mot, une règle).
Vous trouverez donc ici tout un éventail de stratégies, de techniques et méthodes de travail, pour développer votre compétence de traitement de l'information : recherche documentaire, utilisation de mots- clés, prise de notes, élaboration de fiches documentaires et bibliographiques, techniques de résumé (différents types), élaboration de plan, communication de l'information, outils spécifiques à l'utilisation des nouvelles technologies... bref un apprentissage méthodologique relativement complet !
2.1.1. METHODOLOGIE UNIVERSITAIRE
La gestion du temps, la mémoire, le cerveau, l'écoute, la lecture, le traitement de l'information (la prise de note, le plan, le résumé), l'expression écrite et orale, en passant par l'alimentation ou le trac...presque tout y est !
Des méthodes pour apprendre : indispensable !
Ce programme de cours permet d'acquérir des techniques et méthodes de base pour travailler plus efficacement, et faire face aux situations difficiles auxquelles l'étudiant est confronté quotidiennement, et pour lesquels il n'est pas formé et peu entraîné.
(5 vidéo-cours de 52 mn chacun, de Régine Acquier, produits par les universités Montpellier 1 et Nancy 2)
Première partie : Les outils de base de l'action efficace.
N°1 : Des outils pour s'organiser : un lien plus que fortement recommandé !
Deuxième partie : Les méthodes de base indispensables à l'étude efficace
N°2 : La prise de notes et son exploitation N°3 : La gestion du temps : incontournable
Troisième partie : Les pratiques de base liées au savoir-être efficace
N°4 : Travailler en groupe
N°5 : S'organiser pour communiquer
Apprendre ? Retenir ? Comment ça marche ? : en BD, amusant et édifiant !
Perspective historique des théories de l'apprentissage, fonctionnement de la mémoire, plus quelques principes, trucs et astuces pour apprendre et mémoriser.
Facilement abordable pour ceux qui ne maîtrisent pas complètement le français.
2. SAVOIR REFLECHIR : pour réguler l'action
"Quelqu'un qui ne sait pas, mais qui sait qu'il ne sait pas, sait plus que quelqu'un qui sait mais ne sait pas qu'il sait."
Nous avons vu l'importance du rôle actif de l'apprenant dans la construction des connaissances. S'il se doit d'être actif, il doit également être constamment conscient de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur de lui.
Nous avons abordé dans la première partie ce qu'il convenait de savoir sur soi-même et sur le processus d'apprentissage pour engager l'action. Il convient maintenant d'apprendre à réguler cette action, à gérer activement (et efficacement !) la dimension cognitive de notre démarche. "La psychologie cognitive considère que l'apprentissage est fondamentalement l'acquisition d'un répertoire de stratégies cognitives et métacognitives", selon Jacques Tardif.
Si leur rôle déterminant a été montré dans la réussite académique, elles n'ont pas toujours été suffisamment développées, même chez les étudiants arrivant à un niveau universitaire, que ce soit naturellement, avec l'expérience, ou par le système éducatif. Fort heureusement, elles peuvent être apprises !
Les stratégies cognitives sont les procédures, les techniques utilisées pour réussir une tâche, tandis que les stratégies métacognitives comportent un double aspect, la connaissance de ces stratégies, et leur contrôle, la régulation de leur utilisation effective.
Autrement dit, la métacognition consiste à réfléchir sur sa propre façon de penser, d'agir et d'apprendre, d'en évaluer l'efficacité, pour l'améliorer.
Aussi, il faut savoir que la métacognition joue un rôle crucial dans l'acquisition des connaissances, plus particulièrement encore dans un contexte d'apprentissage avec les nouvelles technologies, ainsi que pour le développement de l'autonomie.
2.1. STRATEGIES COGNITIVES
Si, selon l'approche cognitive, l'apprentissage est essentiellement un processus de traitement de l'information, les stratégies cognitives sont des connaissances qui permettent le traitement adéquat des informations, leur mise en relation, leur intégration en mémoire, ce sont les procédures utilisées pour réussir une tâche (par exemple utiliser un procédé mnémotechnique pour mémoriser un mot, une règle).
Vous trouverez donc ici tout un éventail de stratégies, de techniques et méthodes de travail, pour développer votre compétence de traitement de l'information : recherche documentaire, utilisation de mots- clés, prise de notes, élaboration de fiches documentaires et bibliographiques, techniques de résumé (différents types), élaboration de plan, communication de l'information, outils spécifiques à l'utilisation des nouvelles technologies... bref un apprentissage méthodologique relativement complet !
2.1.1. METHODOLOGIE UNIVERSITAIRE
La gestion du temps, la mémoire, le cerveau, l'écoute, la lecture, le traitement de l'information (la prise de note, le plan, le résumé), l'expression écrite et orale, en passant par l'alimentation ou le trac...presque tout y est !
Des méthodes pour apprendre : indispensable !
Ce programme de cours permet d'acquérir des techniques et méthodes de base pour travailler plus efficacement, et faire face aux situations difficiles auxquelles l'étudiant est confronté quotidiennement, et pour lesquels il n'est pas formé et peu entraîné.
(5 vidéo-cours de 52 mn chacun, de Régine Acquier, produits par les universités Montpellier 1 et Nancy 2)
Première partie : Les outils de base de l'action efficace.
N°1 : Des outils pour s'organiser : un lien plus que fortement recommandé !
Deuxième partie : Les méthodes de base indispensables à l'étude efficace
N°2 : La prise de notes et son exploitation N°3 : La gestion du temps : incontournable
Troisième partie : Les pratiques de base liées au savoir-être efficace
N°4 : Travailler en groupe
N°5 : S'organiser pour communiquer
Apprendre ? Retenir ? Comment ça marche ? : en BD, amusant et édifiant !
Perspective historique des théories de l'apprentissage, fonctionnement de la mémoire, plus quelques principes, trucs et astuces pour apprendre et mémoriser.
Facilement abordable pour ceux qui ne maîtrisent pas complètement le français.
2.1.2. METHODOLOGIE DOCUMENTAIRE
Tout ce qu'il faut savoir pour apprendre à chercher efficacement dans la profusion offerte par la toile, éviter de s'y perdre, et organiser et traiter au mieux les informations recueillies.
- Cerise, tutoriel de recherche documentaire
- Guide de Recherche méthodologique, Université de Rennes 2, bien détaillé
- Unité de méthodologie du travail universitaire, voir le Chapitre 5. Traiter l'information (Prise de note, résumer et synthétiser)
- Infosphère, pour apprendre la recherche documentaire.
Ce tutoriel a pour objectif de développer les habiletés de base nécessaires à l'étudiant pour la méthodologie de la recherche documentaire. Décliné en modules indépendants, le logiciel permet de naviguer au sein des compétences à acquérir ( Définir ses besoins. Préparer sa recherche. Choisir le type de documents approprié. Repérer des documents. Localiser ces documents. Évaluer la documentation recueillie. Citer ses sources.)
- Pour un cyberespace d'apprentissage
Cybermythes et cyberpeurs, en guise de petite introduction, suivi de "Mutation documentaire et mutation de l'agir apprenant", qui présente quelques outils cognitifs et techniques spécifiques pour naviguer dans le cyberspace sans se noyer ! Très instructif, cet article assez bref explique clairement et de façon imagée comment faire du multimédia un outil de construction des connaissances, par Séraphin Alava
- Savoir utiliser des mots-clés : apprendre à utiliser des mots-clés pour la recherche sur Internet : TRES UTILE !
2.1.3. APPRENDRE UNE LANGUE
- Modifier ses représentations (une langue n'est-elle qu'un ensemble de règles de grammaire et un lexique à acquérir ?)
- Identifier ses besoins et déterminer les niveaux de compétences visés :
a) Compétences grammaticales (habileté à produire et comprendre des énoncés d'une langue corrects sur les plans syntaxique, lexical et phonologique),
b) Compétences sociolinguistiques (habileté à utiliser le langage de façon appropriée dans un contexte socioculturel donné),
c) Compétences communicatives (habileté à transmettre efficacement une information à un auditeur, y compris l'habileté à utiliser des stratégies de communication pour résoudre les problèmes qui surgissent au cours du processus - manque de connaissances, oublis,...).
- Se fixer des objectifs précis et concrets (Entretien d'orientation proposé par D. Toffoli)
Que voulez-vous être capable de faire en L2 ? (Objectifs concrets, liés à la situation personnelle) Qu'est-ce que cela vous apportera (finalité, institutionnelle, professionnelle ou personnelle) Comment saurez -vous que vous avez atteint vos objectifs ? Où, quand et avec qui voulez-vous l'obtenir ?
De quelles ressources (internes) disposez-vous qui peuvent vous aider ? (capacité, motivation, expériences antérieures d'apprentissage)
Qu'est-ce qui jusqu'ici vous a empêché d'atteindre vos objectifs en L2 ? (contraintes) Que faut-il faire maintenant ? (déclencheur, négociation de parcours)
2.2.1. AUTOREGULATION
Nous l'entendrons ici au sens que lui a donné Bandura dans sa théorie de l'apprentissage social.
Cette théorie insiste sur le rôle des processus autorégulateurs, qui fait de nous des agents actifs (ou proactifs) de notre comportement, de notre changement, par notre capacité à nous diriger nous-même, par le choix et la marge de liberté que nous avons des scénarios et réponses possibles aux stimuli de l'environnement.
Nous ne sommes pas entièrement déterminés par nos facteurs biologiques ou psychologiques, nous pouvons avoir une influence sur notre motivation, anticiper les conséquences de nos actions, et donc décider, diriger notre comportement. Nous ne sommes pas non plus totalement déterminés par notre environnement, par le contexte social, car nous pouvons faire des choix, être proactifs, c'est-à-dire agent de son propre développement.
" Toute action comporte parmi ses déterminants, les influences produites par le sujet lui- même "(Bandura, 1980).
Les faits sont ce qu'ils sont, le sens qu'on leur donne peut nous amener à reconsidérer notre vision du monde, la perception de notre passé et de notre avenir, notre interprétation du contexte, et créer de nouveaux possibles. Cela ne nie pas le poids des circonstances sociales, mais en relativise la portée, car nos croyances, nos aspirations, nos convictions nous laissent une liberté d'action.
" La nature humaine est en partie gouvernée par le choix que l'on fait des valeurs et des normes d'évaluation personnelle. C'est cette ressource interne d'orientation et de guidage qui donne aux individus un sens à leur vie et c'est de là également que découle la satisfaction de ce qu'ils font ".
Ainsi, devant une difficulté, plutôt que de chercher "à qui la faute" (et généralement à l'extérieur), mieux vaut chercher ce que l'on peut faire soi, faire le tour des ressources et des moyens dont on dispose, et de l'aide que l'on peut trouver.
- .
2.2.2. GERER SON TEMPS
Pour apprendre il faut du temps, beaucoup de temps.
Il faut savoir laisser le temps au temps, prendre son temps, mais malheureusement les rythmes imposés dans le milieu éducatif ne sont pas toujours en accord avec nos rythmes personnels. Raison de plus pour gérer au mieux celui dont on dispose !
Aussi, il faudra parfois savoir perdre du temps pour en gagner ensuite. Lire attentivement les consignes, ou le sujet d'un devoir, par exemple. Ou encore prendre le temps d'un regard rétroactif sur son action, rédiger son carnet de bord, pour ne pas répéter indéfiniment les mêmes erreurs. Ou enfin prendre le temps de prendre connaissance de ce site, pour découvrir les meilleurs moyens d'apprendre et augmenter son efficacité, pour ne pas travailler plus mais mieux !
2.2.3. UTILISER LES CARTES DE CONNAISSANCE
La carte conceptuelle est une représentation visuelle de la pensée, de la structure cognitive. Elle a été modélisée par Tony Buzan, expert de la recherche sur le cerveau. La présentation en arborescence de la page d'accueil de ce site s'en inspire On la retrouve sous des appellations diverses, telles que mindmap, carte de connaissance, carte sémantique, carte heuristique...
Elle nous intéresse particulièrement en ce qu'elle facilite l'apprentissage, et constitue un excellent moyen pour apprendre à apprendre, et pour développer les habiletés métacognitives, en ce qu'elle permet de synthétiser des réflexions complexes.
Comment ? Selon son créateur, en mobilisant les deux hémisphères du cerveau et en les faisant travailler conjointement, elle permet de démultiplier les facultés cérébrales, en augmentant les probabilités de rappel. Elle permet de structurer et de relier rapidement un grand nombre d'informations : elle facilite leur traitement en soulageant la mémoire de travail, et favorise la structuration, et donc l'assimilation et la mémorisation à long terme, et le rappel.
Son efficacité est fondée sur le fait que l'image est plus parlante pour l'esprit, car le cerveau conçoit d'abord ses pensées en images, aussi abstraites soient-elles, avant de les convertir en mots. Elle permet d'améliorer la mémoire, la concentration et la créativité, et rencontre de nombreuses applications concrètes : prise et création de notes, résumé, préparation d'un exposé oral, résolution de problème et prise de décision, appropriation de concepts difficiles, structuration de la mémoire à long terme, diminution du stress.
2.2.4. LE CARNET DE BORD
Le carnet de bord est une fonctionnalité très utile que vous propose le CRL. Son intérêt est double : - pour garder la mémoire de votre travail au fil du temps, de ses principales étapes, il rend compte de votre progression, de vos interrogations, de vos tâtonnements et difficultés
- pour communiquer avec les enseignants ou tuteurs, qui peuvent vous apporter un suivi, un conseil personnalisé. Il facilite les échanges lors d'entretiens de remédiation, en ce qu'il permet une vue d'ensemble de votre démarche.
Nous vous incitons fortement à le rédiger, car il contribue à développer vos capacités métacognitives,
essentielles à l'efficacité de l'apprentissage.
Voici quelques conseils sur ce qu'il peut contenir afin de vous servir idéalement :
- Notez-y au fur et à mesure tout ce qui peut relater le processus d'apprentissage (objectifs, tâches, activités réalisées, support choisi, par rapport à quel but, pour quel résultat attendu, résultats obtenus, difficultés rencontrées, solutions trouvées ... )
- faites-en un écrit réflexif, un outil de métacognition et de réflexion sur vous-même. Réfléchissez à comment vous réfléchissez, aux stratégies que vous mettez en œuvre, à leur validité par rapport au résultat souhaité. Cherchez le pourquoi des échecs comme des réussites, cherchez comment vous pouvez tirer profit de l'erreur...
- faites régulièrement un bilan des savoirs que vous avez acquis, des démarches mobilisées.
- Le carnet de bord peut aussi être un aide-mémoire de vos recherches documentaires, des ressources les plus pertinentes, et un agenda pour organiser et planifier votre travail.
Nous vous suggérons ci-dessous quelques questions que vous pouvez vous poser :
Par où avez-vous commencé ? Avez+vous défini vos objectifs avant de commencer ? Les avez-vous décomposés en sous-objectifs à moyens terme, à court terme ?
Quels points souhaitez-vous améliorer (lecture, écriture, expression ou compréhension orale, grammaire, vocabulaire... ) ?
Y a-t-il des sujets particuliers sur lesquels vous avez à travailler ?
Quels ressources (internes et externes), quelles activités allez-vous choisir ? Pour quelles raisons ? Comment évaluer votre travail ? A chaque séance, notez dans votre carnet de bord le domaine travaillé (oral, écrit, grammaire...), la durée de travail, la ressource utilisée et le contenu travaillé, puis notez de 0 à 5 son degré d'utilité par rapport à vos objectifs.
Les résultats obtenus sont-ils à la hauteur des résultats attendus ? Pourquoi ? Quels problèmes avez-vous rencontrés ? Pourquoi avez vous renoncé à ...? Avez-vous eu besoin d'aide ? L'avez-vous trouvée ? Où ?
Conservez-vous des information ? Selon quelles stratégies ? Quelle technique avez-vous mise au point (couper / coller, prise de notes...) ? Pouvez vous l'améliorer ?
Ces questions ne sont pas exhaustives et tous les éléments qui permettent de rendre "objective" votre recherche sont intéressants à noter.
3. CONSTITUER UN RESEAU : les interactions
"Apprendre c'est d'abord agir et interagir avec son environnement, et pour les humains, dans un milieu social et culturel qui en donne les motifs, les raisons et les moyens" Nicole Poteaux
L'un des buts de l'éducation est la culture, celui de l'apprentissage d'une langue est la communication, et le langage ne prend sens qu'au sein de l'interaction avec autrui.
La construction d'un savoir, bien que personnelle, s'effectue nécessairement dans un cadre social.
" La vraie direction du développement de la pensée ne va pas de l'individuel au social, mais du social à l'individuel ".Vigotski, cité par Schneuwly et Bronckart (1985)
Le modèle constructiviste a mis en lumière l'importance de l'interaction dans l'apprentissage. Piaget l'a décrit comme le fruit de l'interaction entre le sujet et son environnement, tandis que Vigotski et Bruner, dans le courant de l'apprentissage social, considèrent que les interactions sociales sont primordiales dans l'apprentissage.
Viygotski prétend que le langage sert d'outil d'appropriation, tant du point de vue de l'attribution de sens, que du point de vue du développement de fonctions cognitives. Il a défini la "zone proximale de développement" en tant qu'écart entre ce qu'un individu est capable de réaliser intellectuellement à un moment de son parcours et ce qu'il serait en mesure de réaliser avec la médiation d'autrui. Bruner a introduit la notion d' "étayage" qui permet l'apprentissage par la découverte. Il fait de la médiation humaine un élément déterminant, et pose la nécessité de l'échange verbal pour extérioriser les processus mentaux.
Tous deux inscrivent le développement du langage dans son fonctionnement social. La prise en compte de sa dimension de communication est essentielle à l'apprentissage d'une langue.
L'interaction est donc avec l'action le moteur essentiel de nos processus psychiques. C'est l'interaction sociale qui permet d'accéder au sens, à l'abstraction, aux plans symbolique et conceptuel.
L'interaction est aussi une condition indispensable pour donner sens et motivation à poursuivre l'effort d'apprendre : le dispositif doit proposer un environnement humain et technique favorable à l'activité d'apprendre, compétent, bienveillant.
L'apprentissage par observation/imitation, qui apparaît très tôt chez l'enfant, est à la base de l'apprentissage social, dont Bandura (1980) est l'un des théoriciens :" La théorie de l'apprentissage social tente d'expliquer le comportement humain en termes d'interactions continues entre les déterminants cognitifs, comportementaux et environnementaux. C'est dans le processus du déterminisme réciproque, que réside la possibilité pour les individus d'influencer leur propre destinée ainsi que les limites de l'auto direction. Une telle conception du fonctionnement humain ne fixe pas les individus dans des rôles d'objets dénués de tout pouvoir et entièrement à la merci des forces de l'environnement non plus qu'elle les établisse comme des agents libres qui peuvent déterminer entièrement leur propre devenir. Les individus et leur environnement sont des déterminants l'un de l'autre ". Cette théorie insiste sur le rôle des processus autorégulateurs, qui fait de nous des agents actifs (ou proactifs) de notre comportement, de notre changement, par notre capacité à nous diriger nous-même, par le choix et la marge de liberté que nous avons des scénarios et réponses possibles aux stimuli de l'environnement. Cette conception est également à la base de la théorie de l'apprentissage vicariant: "Le fait de pouvoir apprendre par observation rend en effet les individus capables d'acquérir des comportements ou des savoir-faire sans avoir à les élaborer graduellement par un processus d'essais et d'erreurs", selon Bandura. L'expérience vicariante ne dispense pas de l'expérience directe d'apprentissage, (qui résulte de l'accomplissement d'une action et de l'expérience de ses conséquences), elle peut permettre au contraire de la faciliter, Bandura mettant en garde contre l'utilisation exclusive de la méthode par essais/erreurs pour l'acquisition des connaissances.
3.1 RESSOURCES DU DISPOSITIF
"Une ressource, c'est tout ce qui est perçu par une personne comme pouvant contribuer à la gestion efficace d'une situation." Glossaire de Discas
La situation d'apprentissage qu'offre le Centre de Ressources présente de nombreux avantages : elle permet de respecter les caractéristiques individuelles (rythme de travail, besoins, intérêts, motivation, style d'apprentissage), de laisser à l'étudiant le contrôle de son apprentissage (choix des tâches, planification, auto-évaluation), tout en lui offrant la possibilité d'interactions sociales ou d'une aide si nécessaire (enseignants, tuteurs, moniteurs informatiques) .
Pour pouvoir être utilisé au gré des besoins et des désirs de chacun, le fonds de ressource est vaste et diversifié tout en permettant un travail cohérent.
Ainsi, le choix d'une ressource, sa pertinence, ne peut s'envisager que par rapport aux intérêts, aux objectifs personnels de chacun. Il ne peut donc être prescrit par le dispositif sans entrer en contradiction avec son objectif de favoriser l'autonomisation de l'étudiant.
Si l'autonomisation est pour le dispositif un enjeu central, il se doit de l'accompagner, de la favoriser : "les dispositifs sont bienveillants en cela qu'ils "initient l'ouverture et la reconnaissance de l'autre" (Belin) . Cette bienveillance dis positive, est une capacité instrumentale et humaine à accompagner l'apprenant dans ses activités d'apprentissage et de socialisation. [...] Un dispositif d'autoformation accompagnée est :
- une co-construction affective, cognitive, sociale et existentielle choisie,
- un réseau mobilisateur de ressources,
- un cadre d'action, régulateur de l'auto-direction de l'apprenant" (Didier Paquelin)
LES RESSOURCES MATERIELLES
"Il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va"
L'option du dispositif étant de proposer un vaste choix de ressources répondant aux divers intérêts et besoins de chacun, le choix parmi ces ressources revient donc à l'apprenant.
Certains étudiants peuvent être désorientés d'avoir à effectuer ce choix. De plus, il est fréquent que les utilisateurs d'hypermédia soient confrontés à une surcharge cognitive et à une désorientation ("lost in the cyberspace"). Les stratégies cognitives et métacognitives sont essentielles pour résoudre ces difficultés.
Le choix nécessite une planification des objectifs (se fixer des objectifs, évaluer sa compétence de départ et prévoir ses difficultés), et donc une stratégie métacognitive.
La navigation dans l'hypermédia a été apparentée à juste titre à la navigation en haute mer, elle suppose l'acquisition de techniques spécifiques à ce domaine.
Aussi, les stratégies métacognitives sont encore plus cruciales dans l'apprentissage avec le multimédia. Avant de maîtriser suffisamment leur utilisation, qui vous permettront d'être autonome, de porter votre propre jugement métacognitif, de faire vos choix en toute quiétude, vous pourrez trouver de l'aide auprès de votre tuteur ou de votre enseignant, pour obtenir des conseils personnalisés.
LES RESSOURCES HUMAINES
Les enseignants, tuteurs, et moniteurs informatiques sont là pour vous accompagner et vous guider dans votre démarche.
Les échanges, le travail coopératif avec les pairs (co-apprenants) ou les natifs de la langue se révèlent également très profitables. Voir également les paragraphes
Des possibilités d'apprentissage en tandem se mettent en place cette année, renseignez-vous au CRL. Voir également le paragraphe 3.4. Savoir trouver de l'aide
3.2. RESSOURCES EXTERIEURES
Il s'agit de développer sa compétence à repérer et à exploiter, outre les ressources du dispositif, celles qui se trouvent dans votre environnement immédiat : professionnel, amical, familial, médiatique, associatif, etc.
3.3. REALISER UN APPRENTISSAGE COLLABORATIF
Les interactions de qualité entre pairs (co-apprenants) engendrent des bénéfices cognitifs profitables au développement individuel. En tant que lieu d'échange et de confrontation des représentations, l'espace de travail collaboratif enrichit les conduites cognitives, métacognitives et sociales.
Ce type d'apprentissage peut avoir des effets positifs sur la perception de ses propres compétences par comparaison avec celles des autres, sur l'attribution des causes de la réussite ou de l'échec, ou sur l'estime de soi.
La coopération amènerait, selon Pelgrims Ducrey (1996), de meilleures performances que d'autres formes d'interactions, telle que la compétition.
Il s'agit de partager, avec d'autres, des informations, des ressources, des savoirs, des réflexions, de construire des projets ou de résoudre des problèmes, et ainsi de modifier la relation au savoir en diversifiant les sources d'information, en réalisant un projet commun au bénéfice de tous.
Cette situation serait plus favorable à l'apprentissage dans le cas d'activités complexes qui mobilisent des stratégies de haut niveau. Dans ce cadre, elle favoriserait selon Brown et Campione (1995) " l'acquisition de connaissances déclaratives, ainsi que le développement de stratégies de compréhension en lecture et de stratégies de raisonnement (pensée par analogie, inférences, argumentation) "
Aussi, selon Perret Clermont (1980) " le conflit socio-cognitif engendré par la mise en présence de centrations différentes semble être le processus des évolutions individuelles constatées. Pour que les enfants puissent élaborer ensemble une notion, il n'est pas nécessaire qu'un des deux la maîtrise. Il suffit qu'ils l'abordent avec des points de vue conflictuels "
En cherchant à comprendre et à se faire comprendre, on améliore du même coup notre propre compréhension. Si l'on accepte le point de vue de l'autre, si l'on a le souci de construire sa réflexion et de débattre sur des arguments valides, si l'on échange et que l'on coopère pour une construction commune, on développe une attitude d'ouverture à l'autre, ce qui enrichit les motifs de notre action d'une valeur altruiste et existentielle.
QUELQUES SUGGESTIONS ?
Vous pourriez chercher par vous-même et trouver sur Internet ou ailleurs les informations qui vous aurons manqué sur ce site, et faire profiter aux autres de vos trouvailles sur le forum. En initiant un espace collaboratif de travail ou de réflexion, vous pourriez tout à la fois vous aider vous-même en aidant les autres, bénéficier de l'aide des autres, tout en apportant à ce site le meilleur prolongement que nous pouvons lui souhaiter ! Mieux encore, imaginez seulement ce qu'il pourrait devenir, en le recomposant sur le principe wiki , en mettant en commun vos multiples et diverses compétences individuelles pour l'améliorer ?
3.4. SAVOIR TROUVER DE L'AIDE
Aider à développer votre compétence d'apprentissage, en incitant et en soutenant votre réflexion sur les aspects fondamentaux de l'apprentissage, et en vous fournissant des informations sur les savoirs et savoir faire à acquérir, ainsi que des techniques et conseils méthodologiques pratiques pour y parvenir. Comme le suggèrent Gremmo et Riley (1995), vous y trouverez donc un soutien et/ou un conseil aux niveaux :
- conceptuel : pour aider à faire évoluer les représentations sur ce qu'est apprendre, ce qu'est une langue, et favoriser les capacités métacognitives ;
- psychologique : pour aider au contrôle psychologique, à accepter ses erreurs, à renforcer sa motivation, à prendre conscience de son potentiel et de son "agentivité" ;
- méthodologique : pour aider à développer ses techniques de travail.
Ainsi, nous espérons vous apporter des réponses ou des éléments de réponses aux questions que vous vous posez, d'en susciter d'autres, à acquérir des techniques, et de vous offrir une possibilité de résoudre par vous-même un bon nombre de difficultés.
Il restera toujours des questions où l'échange humain est indispensable, loin de nous l'idée de le remplacer ! Pour des réponses plus subtiles et personnalisées à vos interrogations profondes, vous pourrez trouver de l'aide au sein du CRL (moniteurs informatiques, tuteurs, enseignants, pairs), ou à l'extérieur (famille, amis, relations, spécialistes d'un domaine, médias, natifs...).
Pour savoir à qui vous adresser, mieux formuler votre besoin, vos interrogations, identifiez d'abord la nature de votre problème :
- problème d'apprentissage de la langue (contenus de connaissances et tâches, stratégies spécifiques (vocabulaire, lecture, communication)
- problème d'auto-apprentissage (représentations, perceptions émotives, profil, stratégies métacognitives, motivation)
- problème d'environnement multimédia (navigation, manipulation et fonctions des logiciels, accès aux ressources).
N'hésitez pas à demander de l'aide lorsque vous en aurez besoin, ne craignez pas d'avoir l'air "de ne pas savoir", car c'est justement quand on ne sait pas, quand on se pose des questions, que l'on cherche les réponses, que l'on commence à apprendre.
4. L'AUTONOMIE
"Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours."
Gandhi
L'initiative, la liberté, et l'autonomie sont les meilleurs moyens de progresser, pour savoir apprendre en toutes situations.
Pour réussir en situation d'autoformation (ou au CRL en autoformation assistée), il importe de développer et de renforcer sa capacité d'autonomie, ce qui ne veut pas dire, nous le rappelons, être livré à soi-même et seul dans son apprentissage.
Au sens large, selon Linard (2003), l'autonomie est un " mode plus ou moins indépendant de fonctionnement et d'action [...] en relation avec (un) environnement."
Les notions d'autonomie et d'apprendre à apprendre sont liées, et selon les auteurs se confondent (est autonome l'étudiant qui sait apprendre, pour Holec) ou se distinguent (apprendre à apprendre, c'est se préparer à être autonome, pour Portine). L'utilisation d'autres concepts, tels que autoformation, auto¬direction, sème un peu plus la confusion.
Pour Blin, l'autonomie se définit "comme une approche éducative qui [...] permet aux apprenants de prendre la responsabilité et le contrôle de leur apprentissage, et qui les aide à évoluer progressivement d'un état de dépendance vis-à-vis de l'enseignant à un état d'indépendance et d'interdépendance.[...] Une formation autonomisante devra donc développer la capacité à être autonome: apprendre à apprendre, à construire des savoirs et savoir-faire langagiers et à collaborer en seront les éléments clés."
Définissons donc l'autonomie comme la capacité à prendre en charge son apprentissage. (Cela tient en une toute petite phrase, mais derrière l'arbre se cache la forêt !)
Et distinguons plutôt l'autonomie, en tant que résultat du processus d'autonomisation et puissance de faire, de l'auto direction de l'apprentissage, qui est un comportement effectif, un faire. Si le faire implique la puissance de faire, l'inverse n'est pas vrai.
Pour savoir apprendre, il faut d'abord vouloir apprendre. Cette condition semble évidente, mais cela ne l'est pas forcément pour tout le monde, pour des raisons diverses. De plus cela ne suffit pas : il faut aussi, nous l'avons vu, en avoir la capacité (propre à la personne), et la possibilité (offerte par l'environnement).
"l'autonomie est une capacité de haut niveau, cognitive mais aussi psychologique et sociale, qui implique des qualités d'attention, d'autocontrôle, d'intelligence, de confiance en soi et de relation que peu d'individus possèdent ensemble à l'état naturel", selon M. Linard (2003).
De ce fait, l'autonomie ne peut être considérée comme un pré-requis. Le système éducatif se doit cependant de la considérer comme une finalité essentielle de formation, et accompagner son développement. En effet, dans un monde en perpétuel changement, où les savoirs deviennent rapidement inadaptés aux nouveaux besoins, il importe plus de savoir apprendre que d'avoir accumulé des connaissances promises à l'obsolescence. Selon le psychologue Herbert Gerjuoy, "L'illettré de demain ne sera pas celui qui n'a pas appris à lire. Ce sera celui qui n'a pas appris à apprendre."
Nous avons réalisé dans les chapitres précédents un tour d'horizon des savoirs et savoirs-faire à acquérir pour s'engager et tirer le meilleur profit de l'activité d'apprentissage.
QUELLES SONT LES TECHNIQUES QUI FAVORISENT L'AUTONOMIE ?
L'autonomie implique la liberté d'action, mais également la gestion et le contrôle (volontaires) de l'apprentissage, ainsi que la responsabilité (co-responsabilité si l'on se situe dans le processus d'autonomisation)
Voyons la forêt dans son ensemble :
"L’autonomie, c'est construire un projet d'action et gérer la réalisation de ce projet au sein d'une structure qui définit les contraintes globales et apporte une aide lorsqu'elle est nécessaire."
"Etre autonome, c'est savoir se fixer des objectifs que l'on peut atteindre et gérer son temps et ses activités en fonction de ces objectifs au sein d'un ensemble plus grand qui détermine ce qui est possible et ce qui ne l'est pas." dans L'"autonomie" de l'apprenant en questions de H. Portine Puis chaque arbre qui la constitue :
Identifier un besoin, une habileté à acquérir, le formuler en termes de buts, sous-buts, d'objectifs spécifiques, d'en planifier la réalisation à court, moyen, et long terme, choisir les supports de travail appropriés, recueillir les informations pour résoudre son problème, évaluer à différentes étapes la validité des choix opérés, prévoir et identifier les difficultés, y remédier, évaluer les acquis et l'atteinte des objectifs... la liste n'est pas exhaustive !
On aperçoit d'emblée le lien étroit entre ces savoir-faire et les connaissances et habiletés métacognitives : pour développer l'autonomie, il faut développer les capacités métacognitives.
LA METACOGNITION
"Ce sont les stratégies métacognitives qui permettent aux apprenants efficaces d'exercer un contrôle sur leur apprentissage. Ces stratégies générales sont essentielles en situation d'autonomie puisqu'elles permettent à l'apprenant de gérer ou de réguler son apprentissage, de sélectionner ou de mettre en œuvre des méthodes ou des techniques et de les évaluer. "
Extrait de "Analyse de données en apprentissage d'une L2 en situation d'autonomie dans un environnement multimédia", par Lise Duquette.
"l'importance des capacités métacognitives croît à mesure que les contraintes extérieures diminuent" Jean-François Rouet (2001).
La liberté de décision, de choix, de contrôle laissé à l'apprenant sur sa formation favorise le développement de la métacognition. En effet, pour apprendre, il faut pouvoir se tromper, et pour pouvoir se tromper, il faut pouvoir faire des choix.
Enfin, l'ouverture du dispositif à la parole des apprenants favorise elle aussi la gestion et le contrôle qu'il pourra avoir ou prendre progressivement sur tout ou partie de son apprentissage. Elle se traduit par le suivi personnalisé qui peut être réalisé grâce au carnet de bord, par la disponibilité des tuteurs pour fournir une aide quand elle est nécessaire, par les forums qui peuvent permettre des interactions réflexives entre pairs.
La métacognition, voir le Chapitre 7. Métacognition et autonomie, pp12-13, et le tableau récapitulatif des connaissances et habiletés que l'apprenant doit avoir.
L'HYPERMEDIA
L'hypermédia peut faciliter l'autonomie, mais il ne la crée pas à lui seul.
5. ON RESUME TOUT ?
1. S'ENGAGER ET AGIR
Personne ne peut apprendre à votre place, cela semble évident, mais il convient de prendre conscience de l'importance de s'engager à participer activement à l'apprentissage pour le mener à bien.
Il ne suffit pas d'écouter, de recevoir passivement des informations de celui qui sait : pour apprendre, il faut assimiler l'information, la traiter, la transformer. C'est cette transformation qui mérite le nom d'apprentissage, qui est un processus complexe, actif et conscient, de traitement d'informations à la fois cognitives et affectives.
Il faut également tenir compte pour un apprentissage efficace des différences individuelles quant aux modes perceptifs, aux types d'intelligence, à la personnalité. Ainsi, chacun a un profil unique, et sa propre façon d'apprendre, qu'il importe de mieux connaître, pour découvrir celle qui lui convient le mieux, et l'améliorer.
Ainsi, l'apprentissage en autonomie vous laisse la liberté de choisir, et de contrôler votre formation en fonction de vos besoins, de vos intérêts, de vos goûts, et de recevoir de l'aide quand vous en éprouvez le besoin. Il vous permet d'accéder à une meilleure efficacité, en respectant votre profil unique d'apprentissage.
2. AVOIR DES RAISONS D'APPRENDRE
- évaluer ses besoins et définir précisément les objectifs ;
- percevoir, comprendre, saisir le sens des objectifs ;
- interroger sa motivation (buts, valeur, contrôle possible de la réussite de la tâche à accomplir) ;
- Confiance en ses capacités de réussite ;
- Y trouver du sens (liens avec le connu, avec le quotidien, le projet de vie, les questions que l'on se pose) ;
- Y trouver du plaisir.
3. APPRENDRE = CONSTRUIRE
- S'appuyer sur ses connaissances et représentations antérieures, faire des liens et des associations entre le connu et l'inconnu, l'ancien et le nouveau ;
- être capable, accepter de modifier ses représentations pour construire son savoir ;
- Pour mémoriser et ancrer les connaissances : mieux connaître le fonctionnement de la mémoire, répéter et réactiver l'information, la réutiliser dans des situations différentes, l'élaborer par transformation (reprendre ses notes, faire des schémas, expliquer à quelqu'un d'autre) ;
- Comprendre : acquérir des connaissances factuelles (la langue) mais aussi des connaissances stratégiques (cognitives et métacognitives) pour favoriser cette acquisition grâce à la compréhension des processus d'apprentissage ;
- Faire : c'est par la manipulation concrète, la réalisation de tâches qu'on intériorise les informations et les stratégies.
4. REFLECHIR à ce qu'on a fait pour améliorer ce qu'on fera
- Planifier : savoir quel effort il faut faire
Planifier les objectifs à court, moyen, et long terme. Repérer et exploiter les moyens dont on dispose (ressources matérielles et humaines), définir les stratégies à mettre en œuvre. Choisissez parmi ceux- ci les plus adaptés à vos besoins, à vos centres d'intérêt, à vos manières personnelles d'apprendre.
- Réfléchir au fur et à mesure de l'action à ce qu'on a fait, prendre conscience des stratégies utilisées, chercher à savoir quelles façons de faire ont mené à la réussite ou à l'échec, identifier et analyser les erreurs, chercher à en comprendre le pourquoi, recommencer autrement... ou reformuler les objectifs de façon plus réaliste. Ne pas hésiter à demander de l'aide si nécessaire.
- Utiliser des stratégies cognitives : apprendre à découvrir votre profil unique et les stratégies qui vous conviennent le mieux, élargir votre répertoire de stratégies, savoir les utiliser selon la situation, et les évaluer, les faire varier quand elles ne mènent pas au résultat souhaité.
- Développer ses habiletés métacognitives : connaissances et conditions d'utilisation des stratégies cognitives, et connaissance de soi.
- Se connaître : contrôle et gestion active de soi comme apprenant, de son engagement affectif.
- Attendez-vous à passer par des phases de doute et de découragement, des baisses de motivation, le sentiment de ne plus réussir à maîtriser votre apprentissage. Cela est normal, car l'apprentissage nous confronte à l'inconnu, nous faisant risquer l'image que nous avons de nous-même, on peut parfois craindre d'avoir plus à perdre qu'à gagner. Avant de douter complètement de vos capacités, reconsidérez les méthodes et les stratégies que vous utilisez, qui sont peut-être inadéquates, cherchez à les modifier, à en découvrir de nouvelles, mieux adaptées à l'objectif et à la situation d'apprentissage, faites vous aider si vous n'y parvenez pas seul, et n'oubliez pas que rien n'est jamais perdu d'avance, et qu'on peut toujours apprendre à apprendre plus efficacement !
5. INTERAGIR
L'enseignant n'est pas le seul, ni même forcément le meilleur compagnon cognitif que vous puissiez trouver. L'ordinateur peut fort bien remplir ce rôle, de même que des échanges de qualité avec vos pairs, pas forcément plus experts, peuvent se révéler très profitables. En matière d'apprentissage de la langue, des études ont montré que les étudiants "experts" se donnaient plus d'occasion de la pratiquer dans des conditions naturelles (conversations avec des natifs), ou même seuls (avec un interlocuteur imaginaire).
Aussi, on renforce son apprentissage en expliquant à quelqu'un d'autre ce qu'on a découvert. Echanger son point de vue avec celui des autres permet de réguler, de valider nos représentations mentales. La nécessité de les communiquer oblige à les expliquer, à les justifier, ce qui permet par la même occasion de les clarifier pour soi-même.
POUR CONCLURE
Apprendre, c'est créer des liens entre passé, présent et avenir.
De nos jours, la surabondance, l'immédiateté et la facilité d'accès à une information toujours disponible donne une illusion de savoir. Or, pour devenir connaissance, l'information doit être assimilée par le destinataire. Pour être assimilée, il faut tout d'abord une compétence à la recevoir, et une action pour la transformer, pour la relier et l'intégrer au déjà connu. Ces liens sont donc essentiels à l'apprentissage, lui donnant l'ancrage sans lequel aucune acquisition n'est possible.
Un lien d'ancrage vers l'avenir
L'apprentissage humain se distingue de l'apprentissage animal en ce qu'il nécessite une motivation, une prise de conscience et la construction d'un but à atteindre, donc de se projeter en avant et créer un lien d'ancrage dans l'avenir.
Un lien d'ancrage dans le présent
Le processus de construction des connaissances nécessite une activité cognitive consciente, où l'on fait par soi-même, puis l'on réfléchit à ce que l'on a fait, on cherche à découvrir les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l'échec, pour corriger les erreurs, modifier le comportement. Cela implique une gestion active de ses démarches cognitives, mais de façon toute aussi importante une gestion active de son engagement affectif, de la connaissance de soi comme apprenant.
Un lien d'ancrage avec le passé
Les connaissances, expériences et représentations antérieures jouent un rôle primordial dans l'acquisition des nouvelles connaissances. L'apprentissage ne peut se faire que par l'établissement de liens et d'associations entre l'ancien et le nouveau.
Ainsi de la mémorisation : l'acquisition et l'intégration dépend des connaissances déjà présentes en mémoire à long terme. L'association du nouveau et de l'ancien est le moyen de stockage et de rappel de l'information en MLT. Celle-ci peut se développer, et plus on apprend, mieux on apprend, et plus on peut apprendre. Ce qui ne sert pas est oublié, pour retenir, il faut réactiver les connaissances, mais aussi les utiliser dans de nombreuses situations différentes.
Enfin, savoir prendre le temps nécessaire à la compréhension est essentiel dans l'intégration du savoir. La compréhension des processus d'apprentissage, en liaison avec la connaissance de sa manière personnelle et unique d'apprendre, permettra de construire efficacement ses connaissances, de les retenir pour les réutiliser ultérieurement, de savoir apprendre dans différentes situations, et de devenir autonome.
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