كتب : الربيع حركات
Bon à savoir
Résumé synthèse
de l’approche communicative en didactique des langues
Introduction
comme toute méthode, l’approche communicative s’est développée en relation avec le contexte sociohistorique dans lequel elle a émergé. Vers la fin des années ’60, on assiste à un désenchantement face à la méthode audio-orale (américaine), à la méthode S.G.A.V. (française) et à la méthode situationne
Bon à savoir
Résumé synthèse
de l’approche communicative en didactique des langues
Introduction
comme toute méthode, l’approche communicative s’est développée en relation avec le contexte sociohistorique dans lequel elle a émergé. Vers la fin des années ’60, on assiste à un désenchantement face à la méthode audio-orale (américaine), à la méthode S.G.A.V. (française) et à la méthode situationne
lle (britannique). À l’opposé de ces méthodes, l’approche communicative ne constitue pas une doctrine homogène. Dans le présent essai de synthèse, je tenterai d’en définir plusieurs concepts clés issus d’une part de la linguistique et d’autre part de la psychologie et de la pédagogie.
Conception de la langue
Dans l’approche communicative, la langue est tout d’abord vue comme un instrument de communication ou comme un instrument d’interaction sociale. Un des éléments ayant contribué à définir la communication est sans doute l’opposition de l’anthropologue américain Hymes face aux conceptions idéalistes de Chomsky, père de la linguistique moderne. En effet, Chomsky définit la compétence linguistique comme une capacité innée et universelle que possède tout être humain. Hymes reproche à Chomsky de ne pas tenir compte des conditions sociales d’usage de la langue. Il veut élargir le champ de la linguistique afin d’y inclure le contexte social dans lequel s’élaborent les énoncés. Hymes propose donc la notion de «compétence de communication». Par la suite, plusieurs auteurs tenteront de déterminer les diverses composantes de cette compétence. Par exemple, Moirand (en France) la divisera en quatre composantes : linguistique, discursive, socioculturelle et référentielle. La composante linguistique est la maîtrise du code grammatical, lexicale, phonétique et morpho-syntaxique. C’est l’usage (c.f. Widdowson) ou la connaissance des règles. La compétence discursive regroupe les normes d’interaction. C’est l’emploi (c.f. Widdowson) ou l’application des règles. Elle comporte entre autre l’argumentation et les tours de parole. La compétence socioculturelle fait référence aux règles de convenances et aux registres de langue tel l’emploi (c.f. Widdowson) du « vous » au lieu du « tu » dans une situation de communication. La compétence référentielle quant à elle implique la connaissance du monde, des objets et de leurs relations, par exemple : la connaissance d’une rue ou d’une personnalité mentionnée à la radio.
D’autre part, le linguiste appliqué Widdowson a apporté des précisions importantes sur l’approche communicative. Premièrement, sur la distinction entre l’usage et l’emploi. Sur ce point, il fait remarquer que jusqu’à présent la tendance a été de mettre l’accent sur l’usage et de négliger la connaissance de l’emploi ce qui mène à des problèmes de transposition de l’usage dans la vie de tous les jours. Donc, dans le but d’une communication efficace, il faut que l’apprenant soit en mesure de produire des énoncés linguistiques conformes à son intention de communication mais aussi en accord avec la situation de communication, c’est ce que l’on appelle la double dimension adaptative de la langue. Deuxièmement, une précision sur la façon dont se forme le sens dans une langue, soit de manière cohésive : logique sur le plan linguistique ou de manière cohérente : la logique et le sens découlant de la situation de communication. Il en conclut que lorsque nous communiquons plusieurs éléments sont implicites et que la compréhension d’un discours est une entreprise créatrice.
Sélection de contenu
Contrairement aux autres méthodes, l’approche communicative sélectionne son contenu en fonction des besoins langagiers des apprenants c’est à dire leurs intérêts, leurs buts et des actes de paroles qu’ils auront à utiliser. Cette contribution est directement liée au Conseil de l’Europe qui en 1972 décida de mettre sur pied de cours de langues pour adultes. Il en résultera un document en français nommé Un Niveau-Seuil qui décrit le niveau minimal de compétence de communication en langue seconde (L2) commun à ces types de publics. On y retrouve des listes de fonctions langagières ou actes de parole tels accepter et demander, des listes de notions tels la politesse et l’opposition, ainsi qu’une grammaire sémantique.
Les besoins langagiers des apprenants jouent un rôle essentiel de la sélection du contenu de l’approche communicative, sa conception de l’apprentissage mettra également l’apprenant au premier plan.
Conception de l’apprentissage
On ne peut parler de la conception de l’apprentissage de l’approche communicative sans mentionner l’apport de la psychologie cognitive. Celle-ci conçoit l’apprentissage comme un processus mental d’élaboration d’hypothèses et non pas par un processus de formation d’habitudes comme le prône béhaviorisme. Selon la psychologie cognitive, l’humain possède deux types de connaissances : de type déclaratif, par exemple savoir les noms de pays d’Afrique ou de type procédural, par exemple savoir nager. Toutes les hypothèses que nous émettons forment un pont entre la langue première(L1) et la langue seconde(L2) et donne lieu à la construction mentale d’une grammaire personnelle, l’interlangue. Dans cette perspective, l’erreur est considérée comme normale, nécessaire et elle est tolérée. Les erreurs peuvent provenir de différentes sources. Tout d’abord, l’apprenant assimile de nouveaux éléments, forme des hypothèses, crée son interlangue et de là découle des erreurs d’interférences entre la L1 et l’interlangue, par exemple *Je suis faim chez un anglophone. Si l’apprenant ne se corrige pas, à long terme il peut en résulter une fossilisation des erreurs. Par contre, si l’interlangue évolue vers la L2, c’est signe que l’apprenant change ses hypothèses, qu’il les adapte, il y a donc accomodation. D’autre part, certaines erreurs proviennent de la surgénéralisation, ce sont des erreurs de type intralingual que même un locuteur natif pourrait faire. Elles ont pour origine les irrégularités de la L2, par exemple *J’ai couré. Les erreurs peuvent révéler des indices important aux enseignants quant au stade de développement de la L2 de l’apprenant. L’approche communicative se distingue donc par son traitement de l’erreur mais également comme nous le verrons par sa .
Conception de l’enseignement
Le concept majeur de l’approche communicative est sûrement l’authenticité. Par authenticité, on veut dire un contexte de communication naturel. Les documents, le milieu et la pédagogie doivent être authentiques. On parle de document authentique quand celui-ci est un message produit par un locuteur natif dans la L1 à l’intention de locuteurs natifs de la L1. Le télé-journal, la littérature pourraient en être l’exemple. On parle de pédagogie authentique quand l’enseignant traite les documents selon les intentions de l’auteur. Par exemple, une chanson n’a pas été écrite dans le but d’en faire des exercices grammaticaux, mais pour susciter des émotions. Enfin, tout cela doit être fait dans un milieu authentique. Cependant, la classe n’est pas un milieu authentique, mais artificiel. Il faut donc recréé des situations d’interaction qui se produisent en milieu naturel, l’enseignant doit favoriser des activités en petit groupe qui vont provoquer des échanges imprévisibles et où se produiront une négociation de sens tel une demande de clarification. Il faut susciter chez l’apprenant un besoin réel de communiquer et d’échanger. Pour ce faire, certaines activités seront privilégiées, telles les écarts d’information, les résolutions de problèmes, les jeux de rôles, les débats. Il ne faut pas perdre de vue également les besoins langagiers des apprenants dans la sélection des activités…
Conclusion
En conclusion, l’approche communicative est sans aucun doute une méthode révolutionnaire en didactique des langues tant au niveau de la conception de la langue, de la sélection de du contenu, de l’apprentissage et de l’enseignement. L’apprenant est maintenant actif dans son apprentissage et l’enseignant un facilitateur, Par contre, elle présente certaines lacunes comme le manque de lexique et de phonétique. De plus, les besoins langagiers sont-ils vraiment définis par les apprenants ou par les institutions ? Par ailleurs peut-on vraiment parler d’authenticité dans un milieu scolaire ? Ce seront sûrement de nouveaux défis pour les didacticiens au cours des prochaines années.
Conception de la langue
Dans l’approche communicative, la langue est tout d’abord vue comme un instrument de communication ou comme un instrument d’interaction sociale. Un des éléments ayant contribué à définir la communication est sans doute l’opposition de l’anthropologue américain Hymes face aux conceptions idéalistes de Chomsky, père de la linguistique moderne. En effet, Chomsky définit la compétence linguistique comme une capacité innée et universelle que possède tout être humain. Hymes reproche à Chomsky de ne pas tenir compte des conditions sociales d’usage de la langue. Il veut élargir le champ de la linguistique afin d’y inclure le contexte social dans lequel s’élaborent les énoncés. Hymes propose donc la notion de «compétence de communication». Par la suite, plusieurs auteurs tenteront de déterminer les diverses composantes de cette compétence. Par exemple, Moirand (en France) la divisera en quatre composantes : linguistique, discursive, socioculturelle et référentielle. La composante linguistique est la maîtrise du code grammatical, lexicale, phonétique et morpho-syntaxique. C’est l’usage (c.f. Widdowson) ou la connaissance des règles. La compétence discursive regroupe les normes d’interaction. C’est l’emploi (c.f. Widdowson) ou l’application des règles. Elle comporte entre autre l’argumentation et les tours de parole. La compétence socioculturelle fait référence aux règles de convenances et aux registres de langue tel l’emploi (c.f. Widdowson) du « vous » au lieu du « tu » dans une situation de communication. La compétence référentielle quant à elle implique la connaissance du monde, des objets et de leurs relations, par exemple : la connaissance d’une rue ou d’une personnalité mentionnée à la radio.
D’autre part, le linguiste appliqué Widdowson a apporté des précisions importantes sur l’approche communicative. Premièrement, sur la distinction entre l’usage et l’emploi. Sur ce point, il fait remarquer que jusqu’à présent la tendance a été de mettre l’accent sur l’usage et de négliger la connaissance de l’emploi ce qui mène à des problèmes de transposition de l’usage dans la vie de tous les jours. Donc, dans le but d’une communication efficace, il faut que l’apprenant soit en mesure de produire des énoncés linguistiques conformes à son intention de communication mais aussi en accord avec la situation de communication, c’est ce que l’on appelle la double dimension adaptative de la langue. Deuxièmement, une précision sur la façon dont se forme le sens dans une langue, soit de manière cohésive : logique sur le plan linguistique ou de manière cohérente : la logique et le sens découlant de la situation de communication. Il en conclut que lorsque nous communiquons plusieurs éléments sont implicites et que la compréhension d’un discours est une entreprise créatrice.
Sélection de contenu
Contrairement aux autres méthodes, l’approche communicative sélectionne son contenu en fonction des besoins langagiers des apprenants c’est à dire leurs intérêts, leurs buts et des actes de paroles qu’ils auront à utiliser. Cette contribution est directement liée au Conseil de l’Europe qui en 1972 décida de mettre sur pied de cours de langues pour adultes. Il en résultera un document en français nommé Un Niveau-Seuil qui décrit le niveau minimal de compétence de communication en langue seconde (L2) commun à ces types de publics. On y retrouve des listes de fonctions langagières ou actes de parole tels accepter et demander, des listes de notions tels la politesse et l’opposition, ainsi qu’une grammaire sémantique.
Les besoins langagiers des apprenants jouent un rôle essentiel de la sélection du contenu de l’approche communicative, sa conception de l’apprentissage mettra également l’apprenant au premier plan.
Conception de l’apprentissage
On ne peut parler de la conception de l’apprentissage de l’approche communicative sans mentionner l’apport de la psychologie cognitive. Celle-ci conçoit l’apprentissage comme un processus mental d’élaboration d’hypothèses et non pas par un processus de formation d’habitudes comme le prône béhaviorisme. Selon la psychologie cognitive, l’humain possède deux types de connaissances : de type déclaratif, par exemple savoir les noms de pays d’Afrique ou de type procédural, par exemple savoir nager. Toutes les hypothèses que nous émettons forment un pont entre la langue première(L1) et la langue seconde(L2) et donne lieu à la construction mentale d’une grammaire personnelle, l’interlangue. Dans cette perspective, l’erreur est considérée comme normale, nécessaire et elle est tolérée. Les erreurs peuvent provenir de différentes sources. Tout d’abord, l’apprenant assimile de nouveaux éléments, forme des hypothèses, crée son interlangue et de là découle des erreurs d’interférences entre la L1 et l’interlangue, par exemple *Je suis faim chez un anglophone. Si l’apprenant ne se corrige pas, à long terme il peut en résulter une fossilisation des erreurs. Par contre, si l’interlangue évolue vers la L2, c’est signe que l’apprenant change ses hypothèses, qu’il les adapte, il y a donc accomodation. D’autre part, certaines erreurs proviennent de la surgénéralisation, ce sont des erreurs de type intralingual que même un locuteur natif pourrait faire. Elles ont pour origine les irrégularités de la L2, par exemple *J’ai couré. Les erreurs peuvent révéler des indices important aux enseignants quant au stade de développement de la L2 de l’apprenant. L’approche communicative se distingue donc par son traitement de l’erreur mais également comme nous le verrons par sa .
Conception de l’enseignement
Le concept majeur de l’approche communicative est sûrement l’authenticité. Par authenticité, on veut dire un contexte de communication naturel. Les documents, le milieu et la pédagogie doivent être authentiques. On parle de document authentique quand celui-ci est un message produit par un locuteur natif dans la L1 à l’intention de locuteurs natifs de la L1. Le télé-journal, la littérature pourraient en être l’exemple. On parle de pédagogie authentique quand l’enseignant traite les documents selon les intentions de l’auteur. Par exemple, une chanson n’a pas été écrite dans le but d’en faire des exercices grammaticaux, mais pour susciter des émotions. Enfin, tout cela doit être fait dans un milieu authentique. Cependant, la classe n’est pas un milieu authentique, mais artificiel. Il faut donc recréé des situations d’interaction qui se produisent en milieu naturel, l’enseignant doit favoriser des activités en petit groupe qui vont provoquer des échanges imprévisibles et où se produiront une négociation de sens tel une demande de clarification. Il faut susciter chez l’apprenant un besoin réel de communiquer et d’échanger. Pour ce faire, certaines activités seront privilégiées, telles les écarts d’information, les résolutions de problèmes, les jeux de rôles, les débats. Il ne faut pas perdre de vue également les besoins langagiers des apprenants dans la sélection des activités…
Conclusion
En conclusion, l’approche communicative est sans aucun doute une méthode révolutionnaire en didactique des langues tant au niveau de la conception de la langue, de la sélection de du contenu, de l’apprentissage et de l’enseignement. L’apprenant est maintenant actif dans son apprentissage et l’enseignant un facilitateur, Par contre, elle présente certaines lacunes comme le manque de lexique et de phonétique. De plus, les besoins langagiers sont-ils vraiment définis par les apprenants ou par les institutions ? Par ailleurs peut-on vraiment parler d’authenticité dans un milieu scolaire ? Ce seront sûrement de nouveaux défis pour les didacticiens au cours des prochaines années.
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